Les festivités commémoratives du onzième anniversaire de l'assassinat du chantre de la défense des droits de l'homme et de la revendication berbère, le regretté Matoub Lounès, ont débuté hier à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Le coup d'envoi de ces festivités a été donné par la mère du chanteur assassiné, Na Aldjia, et le directeur de la maison de la culture, Ould Ali El Hadi, et des membres de la fondation portant le nom de Matoub. Invité à s'exprimer à l'issue de cette inauguration, la mère de Lounès s'est dit très émue par la présence de beaucoup de jeunes à ces festivités, avant d'ajouter que cela signifie que son fils est toujours dans les cœurs. «Vous êtes les enfants et les frères de Matoub qu'il ne faut pas oublier», s'est-elle adressée en pleurs à ces jeunes qui l'entouraient affectueusement. «Je souffre depuis onze longues années et cela ne m'empêchera pas d'exiger la vérité sur l'assassinat de mon fils», dira-t-elle encore, tout en précisant que sa famille subissait des pressions à chaque fois qu'elle demandait la poursuite de l'enquête sur l'assassinat de Matoub Lounès. Ould Ali El Hadi a, quant à lui, rappelé le combat de Lounès pour la reconnaissance de la culture amazighe et tous les droits avant de souhaiter que toute la lumière soit faite sur l'assassinat du chanteur qui reste toujours vivant dans les cœurs de tous les jeunes. Les jeunes présents à la cérémonie d'ouverture de ces festivités scandaient «Assa Azeka, l'enquête Tella Tella», alors que la chorale Tafsouth chantait en présence de Na Aldjia qui n'a pas pu retenir ses larmes, deux petites chansons en hommage à l'idole de toute la jeunesse de la région. Les festivités commémoratives du onzième anniversaire de l'assassinat de Lounès Matoub ont été organisées par la fondation portant son nom, en collaboration avec les associations Aghbalu et Izumal et la maison de la culture Mouloud Mammeri. Matoub Lounès a été assassiné par un groupe armé le 25 juin 1998 à Talia Bounane, alors qu'il s'apprêtait à rejoindre, en compagnie de son épouse et ses belles-sœurs son domicile à Taourirt Moussa.