Les footballeurs algériens ont fait preuve en Zambie d'une solidarité à toute épreuve. Formant un groupe compact, ils ont étalé une formidable générosité dans l'effort en se soutenant les uns les autres pour accomplir avec succès leur mission. Ils étaient tous, acteurs sur le terrain ou sur le banc de touche, animés par un bel esprit commando, au sens noble du terme, afin d'exécuter à la lettre les consignes de leur entraîneur et remporter une précieuse victoire qui leur ouvre grand les portes qui donnent accès au Mondial 2010. Pourtant, après la flamboyante victoire contre l'Egypte, nombreux étaient les «pseudo spécialistes» du ballon rond à prendre le contre-pied de la liesse populaire pour entretenir un certain doute quant aux capacités réelles de l'équipe nationale à tenir la route et surtout à réussir un résultat indiscutable en terre étrangère. Au-delà de la composante de cette équipe, les critiques des uns et des autres étaient surtout dirigés contre l'entraîneur national, considéré «inapte» à conduire la sélection nationale vers d'inestimables succès. Saâdane présente pourtant un capital expérience peu commun et une carte de visite bien garnie, «recto verso», selon l'expression populaire, mais ses détracteurs continuaient à dénigrer ses compétences footballistiques allant jusqu'à évoquer son «probable» remplacement. Sans se démonter face à ces petitesses, alors que l'EN était sur une voie ascendante, le coach national a élaboré et peaufiné avec tout son savoir-faire la stratégie à mettre en œuvre avec tout son groupe pour poursuivre son chemin vers la plus belle des qualifications. La démonstration en a été faite de manière éclatante en Zambie sur le terrain de Chililabombwe, par onze gaillards guidés par un seul et unique souci : gagner avec panache et comptabiliser trois points, ô combien précieux lors du décompte final pour l'obtention du billet pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud. Certes, la route est encore longue pour arriver à cette ultime étape, mais tous les paramètres semblent désormais réunis pour permettre au onze national de poursuivre en conquérant son avancée vers une troisième participation, 24 ans plus tard, à une phase finale de Coupe du monde. A mi-parcours de cette phase de qualification, une halte s'impose pour tirer les enseignements découlant de cette première manche et apporter si nécessaire des correctifs. Il s'agit surtout de préserver et de conforter cette belle dynamique qui a pris naissance, en fait, un certain après-midi à Kigali, au terme du match contre le Rwanda avant de gagner en intensité au fil des semaines. Les Verts doivent encore disputer trois matches tout aussi difficiles les uns que les autres en recevant respectivement la Zambie et le Rwanda à Alger avant de se déplacer en Egypte pour l'ultime «bataille». Ces prochaines confrontations méritent, à l'évidence, une prise en charge à la hauteur de l'événement pour conforter Saâdane et ses troupes dans leur détermination à aller toujours de l'avant. Pour engranger le plus grand nombre de victoires afin de s'assurer une belle qualification au Mondial et, ce qui ne gâte rien, à la prochaine édition de la Coupe d'Afrique des nations. En la matière, la fédération de football veille au grain en étant pleinement mobilisée pour réunir tous les moyens dont a besoin une équipe nationale afin d'accomplir sa mission dans les meilleures conditions. Et de solutionner, avec célérité, le plus infiniment petit problème que pourrait rencontrer l'EN dans toutes ses composantes. Après les longues années de gestion approximative qui ont caractérisé l'instance fédérale, une large place est désormais accordée aux compétences dans le traitement et la gestion des différents dossiers qui touchent aux activités de la fédération, sous la conduite de son président, Mohamed Raouraoua. Côtoyant les plus grands dirigeants du football mondial, de par ses fonctions à la CAF, à l'UAFA, à la Fifa, l'homme a gagné en épaisseur et en rigueur professionnelle. Il s'attelle depuis son retour à la tête de la FAF à instaurer des normes de gestion moderne qui devraient conférer au football algérien un nouveau statut dans la hiérarchie continentale et mondiale. Ce nouveau statut passe cependant par une qualification au Mondial 2010 dont la réalisation a été confiée au commando dirigé par Saâdane qui dispose désormais de tous les moyens de son ambition.