Repoussée depuis plusieurs semaines, la session ordinaire du Conseil national du FFS se tiendra enfin les 9 et 10 décembre prochain. La question de la participation du parti aux élections législatives de 2017 devrait, sauf miracle, être adoptée à l'occasion. Bien qu'à l'ordre du jour de cette session ordinaire annoncée hier dans un communiqué publié par le parti ne figure qu'un seul point, «l'analyse de la situation politique» en l'occurrence, le Front des Forces Socialistes (FFS) n'a pas tellement le choix pour temporiser davantage, si l'on tient compte de la tenue des législatives au printemps. «Les travaux de cette session débuteront le vendredi 9 décembre 2016 au siège national du parti à Alger, à 10h00», a-t-on indiqué dans ce très laconique communiqué. Joint par nos soins, le secrétaire à la communication n'a pas voulu sortir du cadre tracé par l'annonce officielle. «Le communiqué est clair», a répondu Youcef Aouchiche, avant de lâcher à demi-mot que «l'analyse de la situation politique inclut plusieurs questions d'actualité dont bien évidemment les élections législatives». Puisqu'il s'agit de la 4e et dernière session ordinaire du Conseil national du parti cette année, seul habilité à se prononcer sur les élections, «la participation devra être entérinée», présume une source au fait des coulisses du FFS. D'ailleurs, le secrétaire à la communication a bien fait de rappeler que «le conseil est souverain de débattre de tout». D'où la possibilité d'introduire d'autres points à l'ordre du jour des travaux qui vont se dérouler «à huis clos». Participation aux législatives Après avoir donc maintenu le suspense, le FFS devra donner une suite logique à sa participation en 2012 qui, rappelons-le, visait «à mettre du mouvement dans le statu quo». Sauf que cinq ans après, l'on est toujours aux mêmes constats et rapports de force entre le pouvoir et l'opposition. Il faudra donc chercher un autre ‘'argument'' cette fois-ci. En tout état de cause, cette session ordinaire promet des débats houleux, d'autant que le bruit sur une «crise» qui couve au parti se fait de plus en plus entendre. La base militante en colère contre la guerre que se livrent en haut de la pyramide les cadres du parti, à commencer par les cinq de l'Instance présidentielle, pourrait exprimer des positions divergentes qui risquent de fausser les calculs de certains. C'est dire qu'il s'agit d'une session de crise qui tentera de recoller les morceaux afin de mieux aborder la préparation des joutes électorales, à moins qu'un courant n'arrive à rallier l'écrasante majorité du conseil pour contrôler le mode de confection des listes et de choix des candidatures et ne l'emporte sur l'autre. «Le report de cette session est lié aux différends qui existent au sein de l'Instance présidentielle», fera remarquer d'ailleurs notre source. Ainsi, il est clair que ce que le FFS refuse de reconnaître comme étant «une crise en silence» a sensiblement affecté la cohésion et l'esprit de collégialité qu'incarnait le présidium depuis le 5e congrès tenu en 2013. À quelques jours seulement de la commémoration du 1er anniversaire du décès de Hocine Aït Ahmed, l'héritage du chef charismatique du FFS est sérieusement menacé, après avoir été réduit à des intérêts proprement étroits. A défaut d'étouffer la crise, la réunion du CN du FFS reste ouverte à tous les risques.