A l'appel du collectif des comités de quartiers de la ville de Tizi Ouzou, des dizaines de citoyens ont organisé, hier matin, un rassemblement devant le CHU Neddir Mohamed, suivi d'une marche à l'intérieur de l'établissement pour réclamer le «départ immédiat» du directeur général. A travers leur action, les manifestants venus des quatre coins de la ville et soutenus par de nombreux autres citoyens de passage devant l'établissement, qui réclament une commission d'enquête ministérielle pour «décortiquer la gestion de ce CHU par son actuel DG marquée par le copinage dans la répartition des postes et la mise à l'écart de toutes les compétences qui ne marchent pas avec la politique du premier responsable de l'hôpital» comme l'affirme un représentant d'un quartier de Tizi Ouzou, veulent surtout dénoncer les mauvaises conditions d'accueil des patients et de leur hospitalisation au niveau de cet important centre hospitalo-universitaire, devenu aujourd'hui d'envergure régionale. «Des investissements faramineux sont publiés dans les médias et le CHU est toujours vide et pauvre», «SOS, la santé malade ; on demande le départ du DG», «CHU en déclin», «Des professeurs sacrifiés pour le plaisir du DG au détriment du citoyen», lit-on entre autres sur la dizaine de banderoles accrochées par les manifestants sur le portail de l'établissement. De nombreux citoyens, dont certains sont venus de Béjaïa et de Bouira pour accompagner leurs malades transférés vers le CHU de Tizi Ouzou pour différentes consultations et examens, se sont joints aux manifestants pour dénoncer à leur tour, ce qu'ils qualifient de mauvaise prise en charge des malades à tous les niveaux. «Le malade est pris en otage au niveau du CHU de Tizi Ouzou. On nous oblige à effectuer le scanner ou l'IRM chez des cliniques privées alors que les responsables de cet établissement ne cessent de claironner dans les médias que l'hôpital dispose de tous les moyens pour une bonne prise en charge des patients. Même pour de simples analyses médicales, on nous oriente vers le privé. Ce n'est pas normal que l'Etat mette des sommes colossales pour la gestion du CHU et le malade se retrouve livré à lui-même», s'insurge un manifestant. Décidés à faire entendre leurs voix, les protestataires ont improvisé une marche à l'intérieur de l'établissement afin, disent-ils, de «sensibiliser les patients sur la nécessité de réclamer un changement radical dans la gestion du CHU et surtout pour exiger une meilleure prise en charge des malades au niveau des différents services de l'hôpital». De son côté, et en l'absence du professeur Abbès Ziri, directeur général du CHU, qui se trouvait en mission à l'étranger, la secrétaire générale de l'établissement, Nora Aïd, a démenti toutes les accusations brandies par les manifestants, en affirmant que «l'ensemble des malades évacués vers le CHU de Tizi Ouzou sont pris en charge comme il se doit» et que «rares sont les patients qui sont orientés vers les autres structures hospitalières du pays». Pour la même responsable «le CHU de Tizi Ouzou ne souffre d'aucune rupture de médicaments ou de réactifs et l'ensemble des examens disponibles au niveau de notre structure sont effectués régulièrement sans distinction entre les malades» ajoute-t-elle.