Le journaliste du New York Times, David Rohde, qui avait été kidnappé en Afghanistan sur le chemin d'une interview, a échappé à ses geôliers talibans le 19 juin, après sept mois de captivité. Le New York Times avait passé sous silence cet enlèvement, considérant que sa médiatisation mettrait en danger les otages. Est-ce toujours une bonne idée ? Pas nécessairement. La médiatisation peut certes être bénéfique aux preneurs d'otages, puisqu'elle leur permet de diffuser leurs exigences, de donner du poids aux négociations, et de se faire connaître. Mais dans certains cas, la médiatisation peur servir les otages eux-mêmes. Cela peut par exemple être utile si le groupe commettant les enlèvements tient à sa réputation. C'est par exemple pour cette raison que le pape s'exprime haut et fort lorsque des personnalités en vue, comme Ingrid Bétancourt, sont enlevées par la guérilla en Colombie. D'un autre côté, un kidnappeur qui ne prête aucune attention à ce que la communauté internationale pense de lui, un petit dealer par exemple, ne pourrait que profiter d'une couverture médiatique.