Après avoir accusé un énorme retard dans le domaine, l'Algérie met désormais le cap sur le paiement électronique. Et pour démontrer tout l'intérêt manifesté à l'égard de ce mode de règlement des transactions, le gouvernement multiplie les annonces et les projets. En effet, les ministres des Finances et celui chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers ont fait, jeudi, des annonces à ce propos. M. Mouatassim Boudiaf, ministre délégué chargé de l'Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, a déclaré que le paiement par téléphone mobile sera lancé à partir de 2018. En réponse à une question orale du député Youcef Khababa (Alliance de l'Algérie verte) sur la généralisation du e-paiement et la possibilité d'élargir l'utilisation de la Carte interpostale (CIP), le ministre délégué a fait savoir qu'un groupe de travail a été installé pour étudier la faisabilité de l'utilisation du téléphone mobile comme moyen de paiement à partir de 2018. Le ministre des Finances, Hadji Baba Ammi, a assuré, de son côté, que les surfaces commerciales seront dotées en 2017 de 10.000 distributeurs automatiques de billets qui viendront s'ajouter aux 5.000 appareils installés en 2016. M. Baba Ammi qui répondait aussi à la question orale du député Youcef Khababa (Alliance de l'Algérie verte) en séance plénière de l'Assemblée populaire nationale, sur les mesures adoptées pour le développement des services de paiement électronique et la modernisation des banques, a indiqué que les banques ont lancé en 2014 un groupement d'intérêt économique de la monétique dans l'objectif d'élargir les services bancaires électroniques. Le ministre a ajouté que des actions étaient entreprises pour généraliser l'utilisation des CIB en assurant une sécurisation rigoureuse des opérations électroniques sous la supervision de la Banque d'Algérie. Ce dispositif, mis en service début octobre dernier, couvre les comptes bancaires et postaux courants, a-t-il dit. Les titulaires de CIB peuvent régler leurs factures et autres services par le biais des sites électroniques commerciaux autorisés à cette fin sur un portail électronique spécifique, a encore fait savoir le premier responsable du secteur des finances. Pour ce qui est du paiement par Internet, le ministre a expliqué que l'opération se concrétise sur deux phases, la première concernant les sociétés de grands services comme les factures de consommation d'eau et d'énergie (électricité et gaz), du téléphone mobile et fixe, les assurances, le transports et certaines autres administrations. Dans une deuxième étape, qui devra intervenir après l'adoption de la loi sur le e-commerce et ses textes d'application actuellement au stade d'élaboration, le service e-paiement englobera tous les produits physiques, a assuré le ministre.