Plusieurs écoles et établissement universitaires ont connu ces dernières semaines un large mouvement de protestation. Des étudiants ont protesté à travers les quatre coins du pays pour réclamer l'amélioration de leur situation pédagogique et socioprofessionnelle relative à leur carrière professionnelle. La synchronisation de cette colère, son étendue géographique et surtout «académique» (elle touche plusieurs spécialités) ainsi que la diversité des revendications suscitent des interrogations. Ces mouvements sont-ils politique ? Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, a accusé hier certaines parties d'être derrière ces mouvements déclenchés au même moment. «Je trouve étrange que les étudiants aient manifesté au même moment et dans plusieurs wilayas du pays», a-t-il estimé lors d'un point de presse en marge de la conférence nationale des universités. Certaines problématiques posées, reconnait le ministre, sont réelles alors que d'autres sont illégitimes. Il cite à titre d'exemple les revendications des étudiants en pharmacie relatives à la diminution du nombre de places pédagogiques au sein des facultés en fonction des besoins du marché du travail. «C'est égoïste de leurs part. De quel droit peut-on priver un étudiant de s'inscrire dans la spécialité qu'il veut ?», a-t-il lancé. Aussi, il évoque les étudiants qui exigent des garanties quant au départ à la retraite à l'âge de 32 ans. «C'est illogique ! Nous ne savons pas de quoi l'avenir est fait ; comment peut-ont garantir quelques chose des années à l'avance», a-t-il encore dit. Ces étudiants sont selon lui victimes de propagande. Tahar Hadjar affirme que son département travaille durement pour améliorer les conditions pédagogiques et le niveau de l'enseignement supérieur. Abordant par ailleurs la réforme de l'Université de la formation continue (UFC), le ministre déclare qu'un projet est en cours de préparation en vue d'assurer la formation continue et la formation à la demande, au profit des fonctionnaires de l'administration publique et des secteurs socio-économiques. En vertu de ce projet, l'UFC aura le statut d'université comme les autres universités nationales, mais la présence des étudiants ne sera pas obligatoire et l'enseignement sera prodigué à distance via des moyens technologiques modernes, en vue de permettre aux personnes «qui ne peuvent assister de façon assidue aux cours de poursuivre leurs études universitaires et d'alléger ainsi la pression sur les universités». Le ministère de l'Enseignement supérieur a procédé, lors de l'année universitaire en cours, «à la généralisation» de ce type d'enseignement pour «les étudiants en master», puis il sera généralisé prochainement aux doctorants des différentes spécialités, ce qui permettra «une prise en charge des étudiants en constante augmentation à chaque rentrée universitaire», a estimé M. Hadjar, rassurant que l'UFC «continuera» à assurer la formation continue aux fonctionnaires des différents secteurs, par le biais de «la contractualisation» ou «à titre individuel». Le ministre a affirmé, au sujet de «la non-reconnaissance du diplôme d'études universitaires appliquées», que «tous les diplômes universitaires remis par le ministère, à travers les différentes universités, dont l'UFC, sont des diplômes nationaux reconnus et leurs titulaires sont facilement recrutés par la fonction publique». Interrogé sur l'ouverture de l'enseignement supérieur au privé, Tahar Hadjar indique qu'un arrêté ministériel a été publié au Journal officiel fixant le cahier des charges pour la création de ces établissements. Même les étrangers sont autorisés à investir dans ce créneau a condition, précise le ministre, de respecter le cahier des charges.