Face à la protestation des élèves, dont certains étaient sortis dans la rue, la ministre de l'Education nationale, a revu le calendrier des vacances d'hiver. Contrairement à ce qu'elle avait annoncé précédemment, à savoir le rétrécissement de la durée des vacances d'hiver de 15 à 10 jours, Nouria Benghebrit se voulant plus «généreuse» décide d'offrir un «cadeau» de fin d'année aux élèves, en prolongeant de 10 jours les vacances scolaires. Dans un communiqué rendu public hier, le département de Mme Benghebrit annonce, à la surprise générale, que les vacances d'hiver débutent du 20 décembre et prendront fin le 8 janvier 2017. «En ce qui concerne les vacances d'hiver de l'année scolaire 2016-2017, un réaménagement a été opéré pour cette année. Les vacances commencent aujourd'hui mardi 20 décembre jusqu'au dimanche 8 janvier 2017 le matin», précise la ministre. Un ouf de soulagement chez les élèves, qui, après un trimestre de labeur pourront fêter le nouvel An au chaud. La décision du ministère de l'Education intervient suite à la protestation des élèves depuis le début de la semaine, pour exprimer leur colère et leur opposition à cette décision qui les prive de leur droit au repos. Une décision saluée Réagissant à l'attitude de la ministre, les avis des syndicalistes étaient mitigés. L'Union de la Fédération de l'Education, affilée au Snapap, a salué la décision de la ministre et trouvé opportun le fait de réaménager ce calendrier. «Les élèves auront suffisamment de temps pour se reposer, se ressourcer et réviser leurs leçons», a estimé son président, Belamouri Lghayeth. En revanche, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapest), estime que cette décision dénote de l'absence d'une vision claire et prospective. «Nous avions été certains des retombées de ces décisions irréfléchies et prises d'une manière unilatérale», affirme Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest. Cela avant de contredire l'argument donné par la ministre pour expliquer la raison du recours au rétrécissement des vacances d'hiver. «Il n'y a aucun prétexte, ni scientifique ni pédagogique, justifiant une telle décision», a-t-il soutenu. Il aurait fallu, ajoute-t-il, associer les partenaires sociaux, avant la prise de cette décision. N'empêche que le porte-parole du Cnapest a reconnu l'apport de cette décision qui permettra aux élèves de décompresser après quatre mois de scolarité. Pour sa part, Kouider Yahiaoui, chargé de l'organisation au Syndicat national des travailleurs de l'Education (Snte), considère que la réaction du ministère pourrait être interprétée, par les élèves, comme une «soumission» ou une «faiblesse». Route barrée aux ennemis de l'école Même s'il soutient cette décision, le président des parents d'élèves a émis certaines réserves. «Logiquement, et du point de vue pédagogique, j'aurais souhaité que la ministre maintienne le premier calendrier des vacances», a déclaré, Ahmed Khaled, qui s'est dit «surpris» par la décision. Etant favorable au calendrier initial, M. Khaled rejette le changement : «Si nous avions gardé le premier calendrier, nous pourrions rattraper au moins une semaine de retard enregistré lors de ce trimestre». «Trois semaines de retard, c'est vraiment énorme», lance-t-il. Néanmoins, ce dernier considère que par cette décision, Benghebrit a barré la route à ses détracteurs et toutes les parties qui tentent de semer la zizanie et le désordre dans le secteur. «Sa (la ministre) décision est sage dans la mesure où elle permet d'assurer la sérénité du secteur que certaines parties tentent de déstabiliser». Selon lui, la mobilisation des élèves n'était pas «innocente» car ils étaient manipulés par des personnes pour des desseins personnels et politiques.