Nécessité de renflouer les caisses oblige, la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas) a décidé de renforcer son système de contrôle pour lutter contre les abus constatés, notamment dans les arrêts de travail et l'usage de la carte Chifa pour la délivrance de médicaments, a indiqué à Alger le directeur général de la Caisse, Hassen Tidjani Haddam. Dans ce sens, le premier responsable de la Cnas a précisé lors d'un regroupement des responsables des cellules de contrôle interne (CCI) des agences de la Caisse, que son organisme a renforcé son système de contrôle, notamment, dans les postes de dépense en matière d'arrêts de travail et des médicaments. Haddam a fait remarquer que la Caisse enregistre des cas d'abus qui demeurent, cependant, «minimes et exceptionnels», notamment en matière de consommation des médicaments et l'utilisation abusive des arrêts de travail. Le DG de la Cnas a précisé que l'adaptation et le renforcement du contrôle vise à préserver l'équilibre financier de la Caisse et à garantir sa pérennité pour les générations futures, particulièrement en matière de prestations. Le remboursement des médicaments vient en tête des dépenses de la Cnas avec 170 milliards de dinars par an, a-t-il noté, relevant que la Caisse enregistre également 60 millions d'ordonnances médicales annuellement. Il a mis l'accent sur la nécessité d'affiner et d'unifier les procédures de contrôle, a posteriori, au niveau de l'ensemble des structures de la Caisse et offrir une «meilleure prestation de service» à ses assurés sociaux et leurs ayants droit, dans le cadre de l'amélioration du service public. Pour inciter ses agents à déceler de fausses ordonnances et déclarer la guerre aux fraudeurs, la Cnas les motive avec des parts de gain sur tout dossier rejeté. Toutefois, des abus de la part de la Cnas ont été signalés ici et là. A titre d'exemple, des personnes âgées et de surcroît atteintes de maladies chroniques ne comprennent pas comment leurs ordonnances soient rejetées, alors que la Caisse dispose de leurs fichiers. Souvent, ces personnes sont priées de présenter un certificat médical attestant de leur maladie. Or, une malade chronique est par définition, un patient condamné à vivre avec le traitement tout au long de sa vie. Autre incompréhension relevée, celle de limiter le nombre d'ordonnances à deux par trimestre et par personne. Outre les arrêts de travail et l'usage abusif de la carte Chifa, la Cnas veut aussi limiter les accidents de travail. Selon Haddam, une moyenne de 50.000 accidents de travail sont déclarés annuellement à la Caisse, dont plus de 600 accidents mortels «sont déclarés annuellement à la CNAS (moyenne enregistrée les cinq dernières années)», avait précisé Haddam, lors d'une journée de formation et d'information au profit des membres des commissions paritaires d'hygiène et de sécurité (Cphs) de la Cnas. En s'attaquant à tous ces phénomène, la Cnas compte réduire son déficit pour ne plus compter sur les aides de l'Etat, lesquelles sont difficiles à obtenir en ces temps de crise.