Le comédien Abou Djamel, de son vrai nom Arezki Rabah, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi après une longue maladie à l'hôpital de Zeralda à l'ouest d'Alger. Abou Djamel, qui nous a quittés à l'âge de 79 ans, était très estimé par les artistes qui ont travaillé avec lui et tous ceux qui l'ont côtoyé durant sa longue carrière artistique. Cet artiste discret, qui n'a pas eu l'occasion durant sa carrière d'être tête d'affiche, était parmi ces comédiens qui se contentaient de seconds rôles pour prouver qu'ils étaient des grands. Après avoir fait partie de la troupe du Théâtre national algérien dans les années 1960 aux côtés des plus grands comédiens tels que Hassan Hassani, Tayeb Abou El Hassan, Mustapha Kateb, Keltoum et Rouiched, le comédien qui était déjà connu pour sa grande taille et qui prendra comme pseudonyme Abou Djamel se fera remarquer par la suite dans ses rôles à la télévision et au cinéma. Tout le monde se souviendra de son passage dans le film «Le clandestin» aux côtés de Wardia, Himoud Brahimi, Athmane Ariouet et Yahia Benmabrouk alias l'Apprenti. Il y jouait le rôle du fils de Wardia. On garde également le souvenir de son rôle dans «Hassan Taxi» aux côté de Rouiched. Comme des dizaines d'artistes, Abou Djamel qui a fait ses débuts au théâtre à la fin des années 1940, avait été délaissé après un semblant de retraite forcée. Malgré les quelques hommages qui lui avaient été rendus, ces dernières années, cela restait insuffisant puisque ce grand artiste comme tant d'autres n'avait jamais eu le droit de mener une vie décente bien qu'il a été parmi nos plus grands comédiens et qu'il a consacré toute sa vie au théâtre et à l'art. A 10 ans, il monte sur scène Né le 14 mars 1938 à la Casbah d'Alger, Abou Djamel a fait ses débuts à la fin des années 1940 alors qu'il n'avait que 10 ans. Dans les années 1950, il avait déjà eu l'occasion de monter sur scène avec des comédiens tels que Mohamed Touri, Rouiched, Keltoum et Nouria. Il avait partie de la troupe que dirigeait Mahieddine Bachtarzi avant d'être appelé à jouer des rôles dans des sketchs à la radio et la télévision. Après son passage au Théâtre national, à la fin des années 1970, où il joue dans des pièces telles que «El Ghoula», «Les concierges» et «Bourquoi», il fera partie de la Troupe théâtrale populaire ( TTP) que dirigeait Hassan Hassani et qui sillonnera pratiquement toutes les villes d'Algérie. Cette troupe qui avait regroupé des artistes tels que Tayeb Abou El Hassan, le comédien et fantaisiste Amar Ouhadda, Hamid Nemri, Kaci Ksentini, Mustapha El Anka, Rachid Zouba, Abdelmadjid Meskoud, Warda Amel et Zoubida avait réussi à faire connaître le théâtre dans les zones les plus reculées d'Algérie, malgré l'absence de moyens. Le comédien qui retournera au TNA jusqu'à sa mise en retraite avait également participé à l'émission télévisée enfantine «El Hadiqa Essahira» que présentait l'animateur Zouhir Abdellatif. Abou Djamel a consacré sa vie au théâtre et à l'art mais a souffert avant de partir. Il ne pas le seul artiste à passer par-là. Espérons que les gestionnaires du secteur de la culture pensent à tous ces artistes marginalisés et mis en retraite et qui ne demandent que le droit à une vie digne et du respect. Adieu Abou Djamel. Adieu l'artiste.