C'est aujourd'hui que le Parti des travailleurs (PT) tranche sa décision de participer ou de boycotter les prochaines élections législatives. Les travaux du comité central se tiendront sous la présidence de la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune. Sauf surprise de dernière minute, le PT restera fidèle à sa ligne de conduite qui consiste à prendre part à toutes les échéances électorales : présidentielle, législatives et locales. Plusieurs éléments plaident, en effet, pour la participation du PT à ces élections. D'abord, la secrétaire générale du parti n'a jamais fait allusion à une éventuelle non-participation. Contrairement aux partis dont les premiers responsables ont commencé à plaider pour le boycott avant que leurs instances ne tranchent, comme c'est le cas de Talaie El Hourriyet d'Ali Benflis, et de Jil Jadid de Sofiane Djilali, Louisa Hanoune n'a jamais évoqué une telle éventualité dans ses multiples sorties. Elle se contente juste, à chaque fois, d'appeler le chef de l'Etat à réunir les conditions de la transparence des élections, ensuite, le PT n'est pas partisan de la politique de la chaise vide et n'a boycotté aucune élection. Enfin, aucun cadre du parti, à commencer par Louisa Hanoune, n'est favorable au boycott. Dans son intervention, hier devant les membres du comité central, Mme Hanoune a, cependant, expliqué que les élections ne sont pas une priorité du parti, étant «une question conjoncturelle». «Notre priorité est le soutien des revendications sociales, légitimes des travailleurs», a-t-elle argué. Pour elle, les prochaines échéances peuvent être «un virage positif», comme elles peuvent accélérer la crise que traverse le pays. Dans son discours d'ouverture, la première dame du PT s'est attaquée longuement au gouvernement, l'appelant à changer sa politique «antisociale et provocatrice contre la majorité du peuple». Elle soutient que les conditions de violence et de jeux politiciens ont été créées par le gouvernement à travers sa politique, en axant sur les évènements du début de l'année qui ont secoué la wilaya de Béjaïa : «Si le tissu social n'était pas précaire, il n'y aurait pas eu les évènements de Béjaïa», a-t-elle estimé, affirmant que certains veulent mélanger la grève qui est un droit constitutionnel et la désobéissance civile : «La désobéissance civile est un acte politique auquel on appelle pour faire tomber un système politique. Dans ce cas, les auteurs, partis politiques, associations ou syndicats, sont connus», a-t-elle souligné, pour rappeler que ceux qui ont appelé à la grève au début de l'année sont des anonymes. Dans ce cas, c'est le pays qui est visé et non pas le système politique, a noté Mme Hanoune, qui croit que «l'immunité politique et sociale du pays est perdue». «Notre pays a perdu son immunité politique et sociale à cause des politiques rétrogrades du gouvernement. Lorsque les ressorts sont détruits, le danger intérieur provoqué par les politiques de la désertification ouvre la voie au danger extérieur et non l'inverse», poursuit l'oratrice. Le gouvernement a-t-il tiré les leçons des évènements de Béjaïa ? Rien ne l'indique, répond Mme Hanoune, affirmant que «si le gouvernement poursuit sa politique, il préparera de lui-même le lit du printemps arabe dans le pays. Aucune mesure d'apaisement n'est prise. Le gouvernement et les autorités doivent comprendre que ce qui s'est passé à Béjaïa était un avertissement», a-t-elle estimé, plaidant pour «bâtir une immunité politique» qui passe d'abord par «l'arrêt des provocations du gouvernement».