La ministre de l'éducation nationale a considéré que la criminalisation de la fraude au baccalauréat est une démarche pour préserver la crédibilité de cet examen. «La criminalisation du baccalauréat est une réponse à une demande de la société de conserver la crédibilité de cet examen», a indiqué Nouria Benghebrit dans une déclaration à la presse en marge de sa rencontre, hier, avec les coordinateurs des conseils d'inspection. Benghebrit, qui s'est montrée favorable à l'avant projet de loi modifiant et complétant l'ordonnance numéro 66-156 du 8 juin 1966, portant code pénal qui prévoit la criminalisation de certains actes comme la fraude aux examens et concours, a, toutefois, souligné que ce texte est actuellement en cours de discussion. La ministre, qui fustige le phénomène de fraude – qui porte atteinte à cet examen – a insisté sur la nécessité de le combattre. «Il faut mettre un terme à ces pratiques négatives», a-t-elle insisté, tout en soulignant que la préservation de la crédibilité de cet examen fait l'objet d'un consensus. La criminalisation de la fraude figure parmi les mesures drastiques prises par l'état visant à assurer le principe d'équité pour tous les apprenants, selon l'oratrice. Il était question, lors de cette rencontre portant sur le bilan des activités des inspecteurs pendant le premier trimestre de l'année scolaire 2016/2017, de mettre l'accent sur le rôle que doit jouer l'inspecteur. Une année pédagogique par excellence Les changements introduits dans la cadre de la mise en œuvre de la reforme du système éducatif exige à revoir le rôle de l'inspecteur, selon la première responsable du secteur. «Votre rôle doit passer du contrôle et la titularisation de l'enseignant, à l'accompagnement de ce dernier», a-t-elle ajouté. Ainsi, ajoute-t-elle, une priorité a été donnée aux inspecteurs dans le cadre de la réforme engagée. Cette réforme ayant connu l'introduction de nouveaux programmes et manuels scolaires destinés aux classes de la 1re et 2e années primaire et la 1re année moyenne, mais qui sera généralisée pour toucher tous les autres niveaux. Cette nouvelle donne «exige l'accompagnement de l'enseignant afin d'actualiser ses connaissances», a souligné encore la ministre. Elle a fait savoir, dans cette optique, que son département est en train d'élaborer une référence de formation pour toutes les catégories de fonctionnaires. L'année scolaire en cours, qui se veut pédagogique, par excellence, dira Mme Benghebrit, connaîtra aussi la révision du système d'évaluation pédagogique où une consultation nationale de ce système aura lieu en février prochain, a fait savoir la ministre. Le point de départ, précise-t-elle, sera l'établissement scolaire puis elle se déroulera au niveau de wilaya puis au niveau régional avant de passer au niveau national en avril prochain, alors que des mesures opérationnelles sont prévues, dans ce sens, à partir de la rentrée scolaire 201/2018. La ministre a fait part aussi d'un séminaire sur «le traitement pédagogique» qui se tiendra à Biskra et dont l'objectif est de définir un protocole de travail pour les inspecteurs qui leur permettra d'accompagner les enseignants dans ce sens. La ministre a mis aussi l'accent sur la nécessité d'élargir l'éventail des moyens et des méthodes d'évaluation qui permettront de connaître les vraies compétences de l'élève. «Le classement de l'élève, qui s'inscrit dans le cadre de la consultation nationale, permettra de prendre en compte les compétences des élèves», explique-t-elle.