Hier dimanche 4 septembre, quelque 8,6 millions d'élèves ont rejoint les bancs de l'école. Les plus 'âgés'' ou les plus 'anciens'' doivent, quant à eux, préparer cette année leur baccalauréat, qui connaîtra des changements substantiels, selon la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit. Il est clair que des dispositions au plus haut niveau du gouvernement ont été prises cette année d'abord pour repenser le mode d'organisation de cet examen, ensuite pour éliminer les phénomènes de déviance, notamment la triche, la fraude et la perte de crédibilité de cet examen de fin de cycle scolaire. «Les propositions que nous avons élaborées ont été soumises au Conseil de gouvernement», a indiqué la ministre hier dimanche à la radio chaîne3. «La proposition soumise en Conseil de gouvernement est d'améliorer l'organisation du bac. On a insisté sur la progressivité à la mise en œuvre de cet examen, valoriser les efforts de l'élève au cours de l'année, diminuer la durée de l'examen et revisiter les modalités de conception des sujets, pas seulement mettre l'accent sur les questions de mémoire, mais que les autres compétences soient également évaluées», a expliqué Mme Benghebrit. Il y a déjà un accord et un consensus global sur la réduction du nombre de jours du bac, qui va passer de 5 à 3 jours, a-t-elle confirmé, et «le contrôle continu sera pris en compte et il sera fait appel aux compétences dans la conception des sujets», a-t-elle poursuivi. L'organisation de la nouvelle mouture de cet examen est le résultat, a précisé la ministre, de plusieurs regroupements entre cadres du secteur et des partenaires, dont celui de juillet 2015. Selon la ministre, le point essentiel de cette 'réforme'' du bac est d'abord l'introduction du contrôle continu, pour que les élèves ne désertent pas le lycée dès janvier et pour aider les plus méritants. Le contrôle continu, une des propositions sur la réforme du bac soumises dans un document global du ministère au Conseil de gouvernement, sera appliqué à partir de la 2ème année secondaire et sera pris en compte dans la note finale au baccalauréat dont le réaménagement se fera progressivement sur une période de cinq ans allant de 2017 à 2021. Pour cette rentrée scolaire, «tout a été mis en place pour la réussir», a souligné la ministre qui a rappelé que «nous avons déjà organisé la rentrée administrative, la rencontre avec les partenaires sociaux, et aujourd'hui la rentrée pédagogique avec élèves et enseignants». Sur les réformes mises en place, elle a indiqué que le moment du changement des programmes est arrivé «pour adapter tous les instruments mis en place par la Commission nationale des programmes pour finaliser une matrice générale». «Nous avons un plan d'ici 2019-2020 pour revisiter l'ensemble du programmes du cycle scolaire», a-t-elle affirmé. Pour autant, concernant la polémique suscitée par ces réformes dites de seconde génération (après celles de 2003), elle estime qu'il y a «pour certains la peur du changement. La réforme de 2003 est en train de se mettre en place, mais n'a pas eu tous les moyens voulus. Il fallait résoudre des problèmes essentiels des enseignants pour permettre au pédagogique de se mettre en phase avec la réforme». La ministre rappelle que les nouveaux manuels scolaires ont été soumis aux experts, et subi même «une double expertise. Tous les efforts ont été faits pour que le manuel scolaire des nouveaux programmes soit aux normes internationales». Et puis, cette année 2016-2017devrait être «l'année de la stabilité, avec une série de dérogations pour assurer un fonctionnement normal du système, dont les recrutements et le dossier des retraites», lance rassurante Mme Benghebrit. Elle confirme en particulier que les enseignants et le personnel de l'éducation nationale n'est pas, jusqu'en 2017, concerné par les nouveautés sur le régime des retraites, dont le dossier, qui a suscité quelques remous sur le front social, a été finalement déposé au Parlement. «Pour ceux qui devaient partir cette année, ils ont déjà déposé leurs dossiers. Ceux de l'année prochaine peuvent le déposer entre septembre et octobre». «L'agitation qu'on sent c'est que le secteur de l'éducation n'est pas concerné immédiatement par la question de la retraite. Au cas où la loi est votée, elle démarrera en 2017, et pour les enseignants qui ont déjà déposé leurs dossiers, ils partiront (en retraite) normalement en 2017». Par ailleurs, la ministre de l'Education nationale a confirmé que l'Office national des examens et concours, éclaboussé par le scandale de la triche généralisée à la dernière session du bac, subira une grande réforme. «Il y a un certains nombre de mesures pour la réorganisation de l'ONEC, notamment sur le plan matériel». La ministre relève que «son organisation portait préjudice aux examens, dont le baccalauréat», et qu' «il y a des mesures prises pour la sécurisation des examens».