Le retour du Maroc sur la scène africaine est applaudi par le Front Polisario qui espère que le royaume respecte le principe du continent refusant l'occupation. Le Maroc prépare le retour à l'Union africaine qu'il a quittée en 1984 lorsque celle-ci a accepté l'adhésion de la République arabe sahraouie démocratique. L'organisation africaine a réitéré le principe de refus de la colonisation et considère le Sahara Occidental comme pays occupé. Le Maroc s'est exprimé contre l'octroi au peuple sahraoui du droit à l'autodétermination. La proposition d'autonomie préposée par le royaume a été refusée par le peuple colonisé. L'ONU qui soutient le doit de ce peuple à l'indépendance a rencontré des obstacles dans la mobilisation des forces de la Minurso quand l'ex-secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, s'est rendu au Sahara Occidental. Le Maroc a engagé une polémique avec l'ONU et œuvré pour empêcher le travail de la Minurso. En 2016, le royaume décide de retourner à l'Union africaine. C'est en préparation à ce retour que le Parlement marocain a ratifié, il y a quelques jours, l'acte constitutif de l'Union africaine. Le président sahraoui, Brahim Ghali, a indiqué, hier à Alger, que la République arabe sahraouie démocratique a pris acte de la ratification par le Maroc de l'Acte constitutif, en l'appelant à respecter les frontières internationales du Sahara Occidental. «Nous avons pris acte de la ratification par le régime marocain de l'Acte constitutif de l'Union africaine y compris dans ses articles prévoyant la nécessité pour le royaume marocain de respecter les frontières internationales du Sahara Occidental reconnues», a indiqué le président Ghali dans une déclaration à la presse à l'issue de son entretien avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Selon les termes de l'Acte constitutif de l'UA, les Etats membres sont tenus de régler leurs différends par les voies pacifiques et le Maroc qui aspire à devenir le 55 membre de l'organisation panafricaine est appelé à respecter la souveraineté des pays membres, a soutenu M. Ghali. Le président Ghali a formulé le vœu que la démarche marocaine (adhésion à l'UA) soit suivie par une autre plus courageuse qui consiste à voir le régime marocain respecter tous les traités internationaux, honorer ses engagements et engager des négociations avec le Front Polisario pour le retrait de ses forces et de son administration des territoires sahraouis occupés pour permettre au peuple sahraoui de jouir de son droit à instaurer son Etat et parachever sa souveraineté sur tous ses territoires. Par ailleurs, le président Ghali a fait savoir que sa rencontre avec M. Sellal s'inscrivait dans le cadre des rencontres de concertation périodique sur les développements de la cause sahraouie et l'échange de vues sur les questions d'intérêt commun. Concernant la tournée qui l'a mené dans nombre de pays africains, M. Ghali a relevé «le soutien fort» apporté à la cause sahraouie par plusieurs pays du continent qui «soutiennent le peuple sahraoui dans son combat pour la liberté et l'indépendance». Il a été question également des «entraves faites par le Maroc aux efforts de l'organisation onusienne, responsable de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique», a ajouté le président sahraoui. M. Ghali a tenu, à cette occasion, à exprimer sa confiance en le nouveau SG de l'ONU qui a «une parfaite connaissance» du dossier sahraoui pour parachever la mission de celle-ci en permettant au peuple sahraoui d'accéder à la liberté et à l'indépendance et d'édifier son Etat.