Les négociations engageant Damas et l'opposition, initiées par la Russie, la Turquie et l'Iran, entamées au Kazakhstan, il y a quelques jours, consolidant la trêve, devaient être confortées par les pourparlers de Genève en février. L'opposition politique syrienne s'est rendue, hier, à Moscou et rencontré le ministre russe des Affaires étrangères, dans le cadre des efforts déployés pour la réinstauration de la paix. La date de la reprise des négociations de Genève sur la Syrie, fixée initialement au 8 février, semblait vendredi incertaine, après l'annonce par Moscou d'un report à la fin du mois prochain. «La date du 8 février a été reportée à la fin du mois prochain», a annoncé vendredi matin le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, avant une rencontre à Moscou avec des opposants syriens. Mais l'ONU, par la voix d'une porte-parole de son envoyé spécial sur la Syrie, Staffan de Mistura, n'a pas parlé de report. L'ONU a par ailleurs précisé que les invitations pour les pourparlers de Genève «ne sont pas finalisées», sans parler de report des négociations de Genève. Dans un communiqué daté du 19 décembre, l'ONU avait annoncé qu'il était «dans son intention» de convoquer ces négociations le 8 février. Dans le passé, ce diplomate italo-suédois a d'ailleurs su faire preuve d'une grande flexibilité dans la préparation de ces négociations. En 2016, aucune des trois séries de pourparlers indirects, en février, en mars et en avril, qu'il a organisées, n'a débuté à la date prévue, en raison notamment de questions d'organisation ou de blocage sur la composition des délégations. Depuis l'échec du dernier round en avril, M. de Mistura a annoncé à plusieurs reprises qu'il espérait une reprise des pourparlers, sans jamais parvenir à concrétiser son souhait. La Russie, la Turquie et l'Iran, qui ont pris de facto en main le destin de la Syrie en obtenant fin 2016 un cessez-le-feu entre l'armée syrienne et les groupes rebelles, ont répété qu'«il n'y a pas de solution militaire au conflit, qui ne peut être réglé qu'à travers un processus politique». Les trois pays viennent d'organiser au début de la semaine au Kazakhstan une rencontre réunissant pour la première fois depuis le début du conflit syrien le gouvernement et des rebelles. La délégation gouvernementale a été dirigée par Bachar El Djaâfari, ambassadeur de la Syrie à l'ONU. Il a exprimé le souhait de son pays de parvenir à une trêve pour aider à la réussite des négociations de paix. Au lendemain des négociations du Kazakhstan, Moscou a invité l'opposition politique syrienne. Il faut élaborer une nouvelle Constitution pour la Syrie mais on ne peut pas le faire à l'insu des parties diverses en Syrie. Le projet de la nouvelle Constitution comprend les points communs entre les groupes syriens et il sera bientôt remis à tous les groupes, a noté le chef de la diplomatie russe aux opposants à Moscou. Les organisations extrémistes, dont Daech et Front El Nosra, non concernées par les négociations de paix, tentent de mettre en échec l'instauration de la paix. Des accrochages ont opposé hier des extrémistes du Front El Nosra à des rebelles. Les extrémistes accusent l'opposition armée participant aux négociations de paix d'avoir comploté contre les extrémistes du Front El Nosra et Daech.