C'est aujourd'hui qu'auront lieu les négociations de paix, au Kazakhstan, engageant le gouvernement de Damas et l'opposition. Cette rencontre, qui pourrait permettre à la Syrie de retrouver la paix et la stabilité et de relancer le dialogue, durera deux jours. à huis clos, les partis en conflit chercheront à renforcer la fragile trêve instaurée depuis la fin décembre sous le parrainage de la Russie, qui représente les intérêts de Damas, et de la Turquie, garant de l'opposition. Selon cette dernière, le sort de Bachar El Assad ne sera pas à l'ordre du jour et constitue une question à part. Hier, l'opposition a attesté son intention d'établir un dialogue direct avec Damas. «S'il le faut, nous nous mettrons à la table des négociations. Sinon, nous sommes prêts à mener les négociations avec la participation d'autres pays pour obtenir une trêve. Nous sommes prêts à beaucoup de choses pour atteindre ces objectifs», a annoncé un conseiller de l'opposition dans une interview à une chaîne de télévision. Initié par la Russie, la Turquie et l'Iran, le dialogue est, pour le peuple syrien, un espoir de mettre fin à des années de conflit armé. La délégation de l'opposition est arrivée dans la capitale kazakhe hier. Elle est composée des représentants de 12 groupes d'opposition. Au total, 27 des 31 groupes ont signé la semaine dernière le document final, en vue de former une délégation unique. Parmi eux figurent Ajnad El Cham, le Front du nord, l'Armée libre d'Idleb, un «gouvernement provisoire» et les groupes Djeich El Islam et Fastakim, proches du Front El Nosra. Quatre groupes d'opposition ont pourtant refusé de participer aux pourparlers. Il s'agit, notamment, d'Ahrar El Cham, groupe armé proche d'El Nosra, de Failak El Cham, du mouvement Bayan et d'Ahl El Cham. La délégation de l'opposition est dirigée par Mohammad Allouche, celle de Damas par l'ambassadeur de Syrie à l'Onu, Bachar El Djaafari, écrit Sputnik. Parmi autres pays qui participeront aux pourparlers figurent l'Iran, la Turquie, la Russie et les USA. Selon certaines sources, citées par la presse russe, la France, l'Angleterre et l'Europe auront également une présence officielle. Washington ainsi que Paris et Londres, en cas de la participation de ces derniers, seront représentés par leurs ambassadeurs, Moscou, par le général Stanislav Gadjimagomedov. Les pourparlers se dérouleront en présence de l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura. Le responsable onusien a salué dimanche les pourparlers, qu'il a qualifiés de «bonne initiative». «Nous sommes en train de faire un grand travail», a-t-il indiqué à l'issue d'une rencontre avec l'ambassadeur américain au Kazakhstan. Le chef de la délégation syrienne au Kazakhstan, Bachar El Djaafari, a affirmé que toute réunion servant l'intérêt national est importante pour le gouvernement syrien. Consolider l'accord sur l'arrêt des hostilités Dans une conférence de presse avec les médias à bord de l'avion transportant la délégation au Kazakhstan, El Djaafari a indiqué qu'il est prématuré de déterminer le plafond des prévisions, précisant que l'objectif principal de cette réunion est de consolider l'accord sur l'arrêt des hostilités, de faire la distinction entre les groupes terroristes, tels que Daech et le Front Nosra, et les autres groupes qui avaient accepté l'accord et de parvenir à des compromis avec les participants en ce qui concerne la lutte antiterroriste, écrit SANA. En ce qui concerne le rôle turc dans la rencontre du Kazakhstan, El Djaafari a indiqué que pour la Syrie et même pour nos amis russes, iraniens et turcs, ni les Turcs ni d'autres parties ne participent à cette réunion qui est un dialogue syro-syrien sans aucune ingérence étrangère ou conditions préalables, à l'exception des compromis déjà abordés et qui sont à l'ordre du jour de la réunion. «La Turquie viole la souveraineté syrienne, aide les groupes terroristes et entrave la solution pacifique. Pour nous il n'y aura pas un dialogue syro-turc au niveau gouvernemental», a-t-il ajouté. L'Agence Tass a précisé que des représentants de la Russie, de la Turquie, de l'Iran et des USA participeront à la rencontre à laquelle prendra part également l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.