L'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a révélé les délais prévus pour la tenue des élections présidentielles dans ce pays. Selon lui, les élections auront lieu dans 18 mois. Staffan de Mistura a également dévoilé l'ordre du jour des sessions onusiennes actuelles consacrées à la situation en Syrie et qui, selon lui, abordent trois questions importantes. "La première question concerne la création d'un nouveau gouvernement associant tous les acteurs, la deuxième porte sur une nouvelle constitution et la troisième a trait à de nouvelles élections, qui devraient se tenir 18 mois après le début des négociations, le 14 mars prochain. Il s'agira d'élections présidentielles et législatives qui se tiendront sous la supervision de l'Organisation des nations unies", a souligné Staffan de Mistura. La nouvelle rencontre sur la Syrie, le 14 mars, réunira à la table des négociations le gouvernement du pays, des membres de l'opposition et des médiateurs internationaux.
A l'approche des négociations de Genève, la trêve tient bon En Syrie, plus de 30 groupes ont déjà accepté de déposer les armes et même si les observateurs font état de tirs réguliers, les négociations avancent: hier un nouveau cycle "technique" a eu lieu à Genève sur le thème syrien. Les djihadistes, préoccupés par les succès de Damas, attirent vers eux les tirs d'Ankara et sont en train de provoquer un conflit frontalier. "Les délégations syriennes arriveront en Suisse du 12 au 14 mars et la phase principale des négociations commencera le 14 mars", a déclaré Jessy Chahine, porte-parole de l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura. La prochaine rencontre de Genève réunira les parties invitées au premier tour des négociations fin janvier: les représentants du gouvernement syrien, le Haut comité pour les négociations formé par l'opposition à l'issue de la réunion de Riyad, ainsi que des participants aux réunions du Caire et de Moscou. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry se sont entretenus par téléphone, après quoi ils ont exprimé leur soutien à la trêve. Ils s'entendent pour dire que tous les acteurs du conflit doivent participer aux négociations de Genève. En prévision des négociations, la trêve et entrée en vigueur en Syrie à partir du 27 février. Elle prévoit un cessez-le-feu entre les rebelles et les forces gouvernementales, mais ne s'applique pas aux organisations terroristes Daech et Front al-Nosra (interdites en Russie). 30 groupes ont déjà accepté de déposer les armes et une trêve a été conclue avec 42 chefs de commune. Bien que l'opposition syrienne continue d'accuser Damas et Moscou d'enfreindre les conditions de la trêve, dans l'ensemble ses représentants se sont dits prêts à participer aux négociations de Genève, a déclaré à Reuters un représentant du Haut comité pour les négociations. Les rebelles arriveront à Genève le 11 mars. Pendant ce temps, profitant de l'accalmie militaire, les terroristes ont pris plusieurs positions au sud d'Alep et ont renforcé la pression au nord de Lattaquié. L'armée gouvernementale a dû se retirer mais Damas a qualifié la manœuvre de "retraite tactique". Le 8 mars, les extrémistes ont également attaqué les territoires turcs frontaliers en bombardant une école de Kilis. Les islamistes espèrent ainsi provoquer la Turquie à riposter et à s'ingérer en Syrie. Le facteur turc devient déterminant dans la guerre syrienne. Ankara renforce la coopération avec la CIA et d'autres services américains, écrit le Washington Post. Selon le quotidien américain, la Turquie et les USA ont créé un centre de coordination secret à proximité de la frontière syrienne, ce qui aurait déjà permis de réduire d'un tiers l'afflux de combattants dans les rangs de Daech.
L'opposition rédigera une nouvelle constitution L'opposition syrienne s'engage à rédiger sous peu une nouvelle constitution du pays, ont annoncé dans un communiqué conjoint l'opposition et l'Armée syrienne libre suite aux négociations qui ont eu lieu le 8 mars à Hmeimim. "Un groupe restreint, comprenant des responsables militaires et religieux, des représentants des minorités nationales et ethniques ayant signé l'accord de trêve proposé par la Russie et les Etats-Unis, a déjà été créé à ces fins. Nous nous engageons à rédiger une nouvelle constitution dans les plus brefs délais", précise le communiqué. "Nous appelons les mouvements patriotiques syriens, ainsi que tous les partis et organisations concernés à se joindre au processus dans le cadre d'une action coordonnée", poursuivent-ils. "Sans aucun doute, le travail conjoint dans ce domaine joue un rôle majeur dans le processus de règlement politique en Syrie, la nouvelle constitution garantissant l'existence politique et la prospérité d'un Etat démocratique, souverain et laïc, dont les citoyens bénéficient des mêmes droits sans distinction de religion ou d'origine ethnique", souligne le communiqué. Le 22 février, les présidents de la Russie et des Etats-Unis, Vladimir Poutine et Barack Obama, ont approuvé un plan de cessez-le-feu en Syrie. Cette initiative a été appuyée par les dirigeants de nombreux autres pays qui se sont déclarés prêts à contribuer à sa réalisation. La trêve est entrée en vigueur le 27 février à minuit. La trêve ne concerne par les organisations terroristes Etat islamique (EI ou Daech), Front al-Nosra (antenne syrienne d'Al-Qaïda) et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu et interdits en Russie et dans d'autres pays. Le centre russe pour la réconciliation des parties en conflit en Syrie opère sur la base aérienne de Hmeimim, dans la province de Lattaquié. Il comprend 61 officiers russes. Le centre a pour mission de signer des accords de cessez-le-feu avec les chefs des formations armées syriennes, veiller au respect de la trêve et assurer le transport de l'aide humanitaire à la population civile syrienne.