L'Algérie compte 1 451 zones humides composées de 762 zones naturelles et 689 d'origine artificielle, a indiqué la Direction générale des forêts (DGF) à l'occasion de la Journée mondiale des zones humides célébrée le 2 février de chaque année. L'importance de ces zones humides est qu'elles agissent comme des éponges naturelles absorbant et stockant les eaux de pluie excédentaires et limitant les inondations, tandis qu'en saison sèche, elles libèrent l'eau stockée, retardant ainsi le déclenchement des sécheresses et réduisant les pénuries d'eau, expliquent les experts de la DGF. En Algérie, ces zones humides se dessinent par une grande diversité paysagère: lagunes, marais, prairies humides, tourbières, chotts, sebkhas, gueltas et oasis. Pour rappel, un traité mondial a été signé le 2 février 1971 à Ramsar (Iran) pour la conservation et l'utilisation rationnelle et durable des zones humides. 169 pays à travers le monde dont l'Algérie (en 1982) ont ratifié ce traité qui constitue l'un des principaux fondements de la conservation des zones humides. Le thème retenu par la convention de Ramsar pour la célébration de cette journée en 2017 est intitulé : «Les zones humides pour la prévention des risques de catastrophe». «Ce thème a été choisi pour focaliser sur le rôle des zones humides quant à l'atténuation des effets des phénomènes extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les cyclones sur les communautés humaines, toute en mettant en exergue, également, leur contribution à renforcer la résilience sociale des populations», souligne la DGF. Depuis la ratification de cette convention par l'Algérie, de nombreuses activités ont été menées par la DGF pour une meilleure gestion de ces sites et leur valorisation à travers des plans de gestion, des inventaires ainsi qu'un suivi permanent de leur dynamique écologique. Concernant la gestion de ces zones, le premier plan de gestion intégrée a été élaboré en 1996 pour le site de Beni Belai (Jijel), avec l'appui de l'initiative Medwet des zones humides méditerranéennes. D'autres plans de gestion ont vu le jour : les sites d'Oglet Ed-daïra (Naâma) et Dayet-Tyour (Béchar) en 2005, le lac de Réghaïa (Alger) en 2006, 5 sites Ramsar au niveau du Parc national d'El Kala (El Tarf) en 2012 et le complexe des zones humides de Guerbes-Sanhadja (Skikda) dans la même année. Par ailleurs, un réseau national d'observateurs ornithologues algériens a été mis en place en 2011 du fait que les oiseaux d'eau constituent d'excellents indicateurs de la santé des zones humides. Concernant le volet sensibilisation et communication, il est mené par la DGF à travers les centres d'éducation environnementale à l'image de celui érigé au niveau du lac de Réghaïa en 2003 et celui de Guerbes-Sanhadja en 2016. Plusieurs produits ont été réalisés en matière de la communication dont l'édition de quatre atlas de zones humides algériennes d'importance internationale et la création en 2007 d'un site web dédié aux zones humides. La DGF est impliquée aussi, depuis 2003, dans des projets régionaux de suivi des zones humides par image satellitaire avec l'Agence spatiale européenne et la convention Ramsar pour la réalisation des cartes d'occupation du sol et d'évaluation des zones inondées durant l'année. La même institution a élaboré une stratégie nationale multisectorielle des zones humides (2015-2030) comme instrument d'accompagnement de tous les secteurs pour un développement écologique et socio-économique durable de ces milieux.