Il est de tradition en Kabylie que les différents villages, notamment ceux qui se situent à la lisière des maquis et des massifs forestiers, se préparent pour faire face aux feux de forêt, qui parfois menacent même les habitations. Dépourvus de moyens, les habitants, à leur corps défendant, prennent des mesures, même avec les moyens du bord dont ils disposent pour parer à toute éventualité. C'est ainsi que des mesures préventives sont prises. Elles se résument à des opérations d'essartement et de désherbage qui se font tout autour des habitations. C'est une sorte de ceinture de sécurité que les villageois mettent en place. Outre la protection des habitations, ces mêmes villageois font tout pour sauvegarder leurs vergers et autres champs, surtout les oliveraies et les figueraies. Les deux dernières années ont été une vraie catastrophe. Des dizaines d'hectares d'oliviers sont partis en fumée, plus particulièrement à Aït Yahia Moussa, Béni Douala et Béni Zmenzer. Les pertes enregistrées sont énormes. Il y a eu même mort d'hommes, notamment au village Bouassem. L'apport et la vigilance des citoyens dans la lutte contre les feux de forêt est d'un apport considérable. Sans eux, les services de la Protection civile ne peuvent pas grand-chose. Il est de tradition en Kabylie de voir les citoyens se mobiliser pour éteindre les feux. A chaque apparition d'un foyer d'incendie, ce sont des villages entiers qui se mobilisent. Il arrive parfois que des incendies soient maîtrisés avant même l'arrivée des camions de la protection civile. C'est une autre forme de solidarité séculaire que connaît cette région du pays qui a ses propres spécificités sociales, culturelles et linguistiques. Plusieurs villages sont classés à haut risque à travers certaines localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Parmi eux, 37 villages où il existe quatre niveaux de risques d'incendie, à l'exemple de ceux de Cheurfa-Bouarzik, d'Ihnouchene et d'Ibéskriene dans la commune d'Aghribs, daïra d'Azeffoun, d'Aït-Atalla, Tafoughalt, Aït-Rahmoune, Tizi-Guezgarene et de Tachtiouine dans la commune d'Aït Yahia-Moussa, daïra Drâa El Mizan, d'Imsounène et d'Adhrar dans la commune d'Iflissen, daïra de Tigzirt, d'Achouba, Taguemount-boudrar, Elkalaa, Cheurfa, Issoumathéne dans la commune et daira d'Azeffoun. C'est au niveau de ces lieux que l'on constate l'élan de solidarité cité plus haut. Qu'ils soient d'origine accidentelle ou criminelle, les feux de forêt sont un phénomène qui, chaque année, nécessite une mobilisation tous azimuts, mais surtout la mobilisation des populations. D'ailleurs, les spécialistes du domaine des forêts estiment que la protection de nos forêts ne saurait rester leur affaire à eux seuls. L'ensemble des pouvoirs publics et la société civile doivent se mobiliser. La détermination, l'engagement et l'attitude responsable de chacun constituent des gages de la protection durable du patrimoine forestier. Face à cette situation, des campagnes de sensibilisation sont menées particulièrement dans les régions où le risque est énorme. Elles consistent en la prise de mesures préventives que doivent prendre aussi les collectivités locales en matière de travaux de prévention comme elles ont été diffusées conformément au décret 87/44 relatifs à la prévention. Le dispositif de la conservation des forêts opérationnel La conservation des forêts a mobilisé six brigades mobiles forestières pour la détection, l'alerte et les premières interventions, et quinze brigades équipées de citernes de 400 litres et 600 litres qui sont positionnées dans les massifs vulnérables. Il a également été procédé au recrutement de 79 ouvriers occasionnels sur une durée de cinq mois pour assurer l'intervention. De plus, ce dispositif sera renforcé durant cette année comme les années précédentes par la présence de chantiers de travaux forestiers installés en plein massif. Ces chantiers sont au nombre de seize. Aussi faut-il rappeler que la surveillance des massifs forestiers est assurée par six postes de vigie qui font partie du réseau de vigie qui rayonne sur 80% du territoire de la wilaya. Ces postes fonctionnent sans interruption de jour comme de nuit.