Le transport universitaire est la hantise des étudiants algériens. Qu'ils soient inscrits à l'Université de Bab Ezzouar, de Bouzareah ou encore de Ben Aknoun le problème est le même : Il n'y a pas de «Cous» ! Pourtant, l'Université a mis à leur disposition des centaines de bus assurant leur déplacement vers différentes directions. Où réside donc l'anomalie ? Pour l'Union générale des étudiants libres (Ugel), il y a un manque accru de contrôle au niveau des facultés. «Les chauffeurs de bus travaillent comme bon leur semble. Ils assurent deux dessertes par jour. Une la matinée et une autre le soir et garent leur bus toute la journée à l'intérieur des parcs universitaires», dénonce le porte-parole de l'Ugel, Samir Ansal. Pour lui, la responsabilité incombe aux administrations des facultés, notamment, les œuvres sociales qui doivent ouvrir des bureaux pour le contrôle et le pointage des chauffeurs de l'Onou. Si certains s'absentent régulièrement, d'autres ne respectent pas les horaires de départ. Car, selon notre interlocuteur, chaque conducteur est chargé d'assurer dix dessertes par jour. «Chaque conducteur doit assurer au minimum dix dessertes par jour pour transporter au quotidien pas moins de 250 étudiants». A titre d'exemple, il cite le cas du parc universitaire de Bouzareah qui compte près de 500 bus, dont certains ne quittent pas les lieux. L'Ugel s'est plainte de nombreuses fois auprès des facultés mais rien n'a été fait pour régler ce problème. Même son de cloche du côté de l'Organisation nationale pour la solidarité estudiantine (Onse) qui dénonce des retards accusés par les chauffeurs. «Plusieurs étudiants se plaignent des retards de bus qui arrivent rarement à l'heure», a fait savoir Imene Bounouces, membre de l'Onse. Des réclamations ont été faites auprès des autorités concernées mais aucune solution n'a été apportée à ce problème. Néanmoins, notre interlocutrice reconnaît qu'il y a eu des progrès ces dernières années quant à la disponibilité du bus universitaire. «Nous avons transmis plusieurs demandes d'ouverture de lignes pour le transport des étudiants et celles-ci ont été satisfaites», a-t-elle dit. Il est clair que ce n'est pas la disponibilité des moyens de transport qui pose problème mais plutôt leur fonctionnement. Une simple virée à travers les centres universitaires et les instituts de formation supérieurs nous révèle qu'il y a des bus à l'arrêt de 8h jusqu'à 17h. Certains occupent même l'enceinte des cités universitaires comme celle de Ben Aknoun. Pourquoi les responsables n'affectent-ils pas ces bus pour transporter les étudiants au lieu de les laisser toute la journée à l'arrêt ? Une question qui a été soulevée à maintes reprises par les organisations estudiantines, mais demeure sans réponse. Quoi qu'il en soit, la balle se trouve dans le camp des responsables de l'Onou (Office national des œuvres universitaires) que nous avons tenté en vain de joindre pour un entretien avec le directeur général afin d'avoir sa version des faits. A noter que pour chaque transport à l'arrêt, le gouvernement perd plus de 10 000 DA (coût de location d'un bus) par jour.