La Tunisie abritera, le 1er mars prochain, la réunion de pays voisins de la Libye avec la participation des ministres des Affaires étrangères de l'Algérie, de la Tunisie et d'Egypte, a annoncé le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khémaies Jhinaoui, avant-hier. La réunion permettra de faire le point des résultats des contacts établis par les trois pays avec les protagonistes libyens en vue d'un règlement politique global de la crise libyenne, a indiqué M. Jhinaoui dans un entretien accordé à l'agence de presse tunisienne (TAP). La rencontre se tiendra, également, en prélude d'une réunion au sommet avant la convocation des parties libyennes à la table de dialogue, a-t-il ajouté. Le ministre a rappelé à l'occasion que l'initiative de la Tunisie concernant le dossier libyen s'articule autour de quatre principaux axes : «Amener les Libyens – toutes sensibilités politiques confondues – au dialogue, rejeter toute solution militaire pouvant aggraver la crise en Libye et inviter les protagonistes à aplanir les litiges et à concrétiser l'accord politique». «Il s'agit, également, de continuer à soutenir une solution politique dans ce pays, sous l'égide des Nations Unies», a-t-il souligné. Afin de préparer le terrain aux Libyens pour qu'ils réussissent, eux-mêmes, leur transition, les pays voisins ont multiplié les efforts pour utiliser au mieux l'option diplomatique conformément à l'accord politique signé le mois de décembre 2015 sous l'égide des Nations unies. Préserver l'unité de la Libye L'approche algérienne, qui va dans cette direction, c'est-à-dire «une solution libyenne» à la crise qui secoue le pays, a été soutenue par l'Union européenne (UE). La position de l'UE vis-à-vis de l'action diplomatique de l'Algérie en faveur du règlement de la crise libyenne «nous encourage à déployer plus d'efforts pour amener les protagonistes libyens à travailler ensemble, avec un rythme plus soutenu, afin de parvenir à un accord et une solution libyenne que la communauté internationale pourra soutenir», a déclaré le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Les dirigeants libyens sont parvenus, à l'issue d'une série de rencontres tenues dans plusieurs pays voisins dont l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie, à un accord consacrant plusieurs constantes nationales «indéniables et immuables» dont la préservation de l'unité de la Libye et de son intégrité territoriale, ainsi que les exigences actuelles impliquant l'établissement d'un Etat fort qui jouit d'institutions solides, d'un peuple uni et d'une armée opérationnelle. Bannir «toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires internes libyennes, cesser l'effusion du sang des Libyens, s'engager à instaurer un Etat civil, démocratique et moderne, outre le rejet de toute forme de marginalisation et d'exclusion, la consolidation de la réconciliation nationale et la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme», tel était la vision partagée des participants à ces différentes rencontres. Cette initiative concernant le dossier libyen avait été lancée à l'occasion de la visite effectuée le 15 décembre 2016 par le président tunisien Béji Caïd Essebsi en Algérie et sa rencontre avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.