Les partis islamistes peuvent enfin aborder sereinement leur campagne pour les élections législatives du 4 mai prochain. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales vient de donner son feu vert officiel pour les alliances. Le département de Noureddine Bedoui qui jusque-là a maintenu le flou sur le sort réservé aux partis qui veulent entrer en bloc dans ces joutes électorales a fini par donner son quitus, rassurant ainsi toutes les formations politiques concernées. Les partis sont donc autorisés à constituer des alliances, à la seule condition qu'elles soient signées par leurs premiers responsables, indique le ministère dans un communiqué. «En perspective de l'opération de dépôt des candidatures et en application des dispositions de l'article 94 de la loi organique 16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral et politiques qui les composent et revêtir un caractère national», explique le département de Bedoui. Auparavant, les partis islamistes, notamment ceux de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) constituée en 2012, avaient saisi par écrit le ministère pour avoir plus d'explications sur les modalités d'application du fameux article 94 imposant les 4% de suffrages pour la validation des listes. Avec les nouvelles alliances scellées entre le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front du changement (FC) d'un côté et l'Union pour Ennahda, El Adala et El Bina qui regroupe les partis de Djaballah, Douibi et Mostefa Belmahdi de l'autre, il a fallu encore s'en remettre à l'administration. Ainsi, il suffit, du coup, aux chefs des partis concernés de signer un document attestant l'alliance, afin que les services administratifs au niveau des wilayas soient informés. «Les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et la Haute instance indépendante de surveillance des élections doivent être rendus destinataires du document justificatif fondant cette alliance, dûment signé par les responsables des partis politiques concernés, avant le dépôt des listes de candidatures aux fins de sa diffusion et prise en compte au niveau des wilayas et des circonscriptions électorales à l'étranger», précise le département de Noureddine Bedoui. Il faut dire que cette réponse était prévisible dès lors que les partis de l'opposition avaient annoncé leur participation aux législatives du printemps prochain, donnant ainsi plus de crédibilité au scrutin. Les autorités n'avaient, à ce moment-là, aucun intérêt à mettre des bâtons dans les roues à ces derniers, surtout que leur participation diminuera sûrement le spectre de l'abstention. Bien au contraire, il fallait leur faciliter la tâche. D'ailleurs, à l'interrogation posée par les trois partis de l'ex-AAV (El Islah, Ennahda et le MSP) pour savoir comment la règle des 4% allait leur être appliquée maintenant qu'ils ne sont plus dans la même alliance, le département de Bedoui a considéré «uniquement pour cette année» que les trois formations avaient atteint «chacune» ce minimum de suffrages exprimés en 2012. Un cadeau qu'ils n'auraient sûrement pas attendu.