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Le candidat à la présidentielle qualifie la colonisation de «crime contre l'humanité» : Macron brise le tabou français
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Il a osé dire ce que la France officielle a toujours refusé de reconnaître. Si Emmanuel Macron est élu président de la République française, il présentera des excuses au peuple algérien car, considère-t-il, «la colonisation a été un crime contre l'humanité».
Ses propos ont soulevé un tollé au sein de la classe politique française. Ses adversaires de la droite comme de la gauche ne l'ont pas ménagé. Pourtant, l'ancien ministre de l'Economie, candidat d'En Marche ! aux élections présidentielles du 7 mai en France a, par ses déclarations, permis à une large partie des Français de voir plus clair l'histoire de leur nation. Tout en rappelant qu'il y a 10 ans, certains avaient voulu le faire, Emmanuel Macron considère qu'«il est inadmissible de faire la glorification de la colonisation». «Jamais vous ne m'entendrez tenir ce genre de propos», a-t-il déclaré dans un entretien accordé mercredi à la chaîne privée Echourouk news.
Pour lui à l'égard de celles et de ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes». Plus clair que cela, il n'y a pas. Le jeune candidat de 39 ans, décomplexé de ce passé colonial que la France continue de porter et de faire porter à une génération de jeunes qui n'ont aucune responsabilité de ce qu'ont été leurs aînés, veut se libérer d'un lourd fardeau qui, faut-il le dire, empêche les relations entre Alger et Paris d'avancer. Plus que cela, Emmanuel Macron relance le débat sur le passé colonial et la revendication de repentance qu'exprime la société civile en Algérie et que nos officiels refusent de prononcer. Un passé que les deux pays doivent recadrer dans son vrai contexte. Ce débat, Macron l'aborde en toute franchise, lui qui fait partie de ces hommes politiques qui n'ont pas connu la Guerre d'Algérie. On peut lui coller, à travers ses propos, des desseins électoralistes mais, ce serait aussi trop risqué à lui de contrarier les nostalgiques de l'Algérie française que les chefs d'Etat qui se sont succédé à l'Elysée avaient soigneusement évité. De Jacques Chirac à François Hollande en passant par Nicolas Sarkozy, le débat de mémoire a toujours botté presque en touche. Chacun y était par un chemin qui visait, plus au moins, à ne pas froisser les défenseurs des «effets positifs du colonialisme» et à ne pas en arriver aux excuses. Or, la grandeur d'un peuple est dans son courage. Macron l'a compris. Il l'a dit. Et sans tabou. La France a commis des atrocités en Algérie. Historiens, chercheurs et témoins vivants l'avaient et continuent de le reconnaître. De la torture aux viols jusqu'aux massacres collectifs, tout en réduisant l'Algérien au statut d'indigène de seconde zone, la France coloniale a profité des richesses de l'Algérie et en a privé son peuple. C'est la triste réalité que d'actuels politiques français refusent de voir. Comme d'ailleurs les adversaires d'Emmanuel Macron. Candidat de la droite (Les Républicains), François Fillon, a réagi aux propos de l'ancien ministre de l'Economie, estimant que «cette détestation de notre histoire, cette repentance permanente est indigne d'un candidat à la présidence de la République». Benoît Hamon, lui, a qualifié de «troubles et confus» les propos de son ancien collègue au gouvernement. Le candidat PS a déclaré qu'«il faudrait qu'Emmanuel Macron dise à qui il pense et s'il envisage que demain des personnes pourraient être poursuivies devant un tribunal international pour crime contre l'humanité». Enfin, et bien dans son rôle habituel, Marine Le Pen, candidate du Front national, pour l'extrême droite, a indiqué que «le crime, c'est Monsieur Macron qui le commet. Il le commet contre son propre pays». Pourtant, lors de son interview, le candidat d'En Marche ! a clairement dit ne pas vouloir balayer tout ce passé. Il a usé d'une formule un peu magique : «La France a installé les droits de l'Homme en Algérie, mais seulement elle a oublié de les lire». Avant de conclure qu'«en même temps, je ne veux pas qu'on tombe, tout en reconnaissant ce crime, dans la culture de la culpabilisation sur laquelle on ne construit rien». Une phrase qui tend à regarder vers l'avenir en reconnaissant son passé. Il est vrai que sur ce dossier de mémoire, l'on est «en marche» avec Emmanuel Macron.
Benjamin Stora : «Dès que l'on prononce 'crimes contre l'humanité', le débat se politise !»
L'historien français, Benjamin Stora, a emboîtéle pas hier à Emmanuel Macron en affirmant que les massacres commis en Algérie sont «un crime contre l'humanité». «Les 'crimes contre l'humanité' incluent aussi bien des génocides comme la Shoah ou celui des Arméniens que des massacres de masse comme ceux qui ont été perpétrés en Afrique ou en Algérie», a affirmé le spécialiste de l'histoire de la colonisation française dans une interview au quotidien Le Parisien, indiquant que cela fait longtemps que les historiens en ont apporté la preuve. «(...) Cela fait très longtemps que les historiens ont apporté la preuve de massacres, de crimes, de tortures durant la longue période de la colonisation», a-t-il dit, rappelant qu'en 1959, Michel Rocard publiait un rapport concluant à des déplacements de 2 millions de paysans en Algérie. Cependant, a-t-il fait remarquer, la France a construit un système juridique «qui fait qu'aucune plainte ne peut aboutir et que cette période ne peut être jugée», expliquant qu'en raison des lois d'amnistie votées dans les années 1960, «aucune plainte ne peut aboutir». Pour lui, seules des poursuites devant des tribunaux internationaux «pourraient débloquer le processus». Il a relevé qu'en France, «dès que l'on prononce les mots 'crimes contre l'humanité', le débat se clôt ou se politise», soulignant qu'il est «quasiment interdit» d'évoquer tout acte de violence commis par la France pendant la colonisation. Il a indiqué, dans ce contexte, qu'en matière de colonisation, «la France a bâti un faux modèle républicain : elle a proclamé le principe d'égalité mais ne l'a que rarement mis en pratique», soutenant que la colonisation est devenue un «marqueur identitaire» comme l'esclavage pour les Noirs. «C'est une question historique aux conséquences politiques très vivaces», a-t-il dit. Les propos de Stora viennent au lendemain des déclarations sur le même sujet, du candidat à l'élection présidentielle française, Emmanuel Macron qui ont suscité moult réactions notamment des autres candidats qui n'ont pas pu admettre cette vérité toujours tue.


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