Bien que déjà annoncé, le gouvernement n'arrive toujours pas à prendre une décision définitive qui consisterait à fixer les quotas, les montants et les quantités à importer concernant certains produits, dont principalement les véhicules, les matériaux de construction de même que les fruits. Tenue avant-hier, une réunion interministérielle en est sortie, à défaut d'une décision, avec un énième report, tout en promettant, toutefois, de trancher sur la question dans une quinzaine de jours, a annoncé, hier, le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune, dans une déclaration à un journal électronique. En réalité, à travers ces tergiversations, il est aisé de comprendre que le gouvernement s'est engagé dans une opération d'équilibriste en voulant ménager la chèvre et le chou. Car dans cette opération, il s'agit de trouver le juste milieu, d'une façon à satisfaire un peu tous les opérateurs économiques à qui il faut attribuer des quotas, tout en se gardant de ne pas provoquer de pénuries de certaines manières à trop vouloir serrer la vis. L'autre enjeu, lequel a d'ailleurs été annoncé comme le principal motif de cette opération est celui de réduire au maximum la facture des importations en la réduisant «de près de 15 milliards de dollars en 2017», selon les propos du ministre. Mais au-delà de toutes considérations nationales, des parties étrangères ont tenté de faire pression sur le gouvernement algérien afin de faire écouler leurs marchandises sur le marché local et profiter de largesses dans la politique des quotas. C'est le cas du président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), Christian Estrosi qui a demandé au Premier ministre français Bernard Cazeneuve d'intervenir auprès de son homologue algérien dans le but de vendre la pomme des Alpes. Dans une telle situation, les importateurs, qui attendent d'être fixés sur les quantités qu'ils pourront importer et les montants à débourser, restent suspendus à une décision qui tarde à venir. Une absence de décision risque fort bien d'influencer sur les prix et réactiver les réseaux de spéculateurs, déjà bien huilés en Algérie. Le cas de la banane illustre bien ce cas de figure. D'à peine 200 DA/le kilo, ce fruit exotique a atteint des prix hors de portée en franchissant les 1 000 dinars dans certains marchés du pays et ce en l'espace de quelques semaines seulement. Mais, en attendant qu'une décision ferme soit prise, la balance commerciale continue d'enregistrer des déficits même si ces derniers ont été atténués par une montée entamée depuis la fin de l'année 2016 des prix du pétrole. Selon les derniers chiffres des douanes algériennes, le déficit commercial de l'Algérie a atteint 585 millions de dollars en janvier 2017, contre un déficit de 1,82 milliard au même mois de l'année précédente, ce qui représente une baisse du déficit de 68% entre les deux périodes de comparaison.