Les succès diplomatiques se multiplient pour le Sahara occidental. La cause juste du peuple sahraoui continue d'être clamée sur le plan international. C'est ainsi que la Coordination européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) a lancé jeudi un appel aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies les exhortant à arrêter sans délai une date pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Les participants à la task-force ont fait mention de cette demande en prévision de la réunion du 27 avril prochain de l'ONU. Dans cet appel signé par son président, Pierre Galand, les participants à la task-force Eucoco ont demandé aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU de «fixer sans retard une date pour le référendum d'autodétermination» du peuple sahraoui. En prévision de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU qui devrait voter le 27 avril prochain la prorogation du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso), les participants à la task-force ont appelé en outre les membres du Conseil à «s'engager pour le retour de toute la composante civile de la Minurso». Ils ont exhorté également les membres du Conseil de sécurité à «élargir le mandat de la Minurso à la protection des droits de l'Homme sahraoui» et à envoyer «dès cette année» au Sahara occidental une mission conjointe avec le Conseil des droits de l'Homme de Genève. La task-force Eucoco a invité le Conseil de sécurité des Nations unies à «prendre des initiatives afin de restaurer la négociation directe entre le Front Polisario et le Maroc» et à «renforcer les liens avec l'Union africaine et à prendre en compte ses résolutions pertinentes s'agissant du Sahara occidental». Elle a demandé, en outre, au Conseil de sécurité d'intervenir pour la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus par l'occupant marocain et d'encourager les agences des Nations unies et l'Union européenne (UE) à renforcer leur assistance humanitaire aux réfugiés sahraouis. La task-force a appelé, par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'Onu à «assurer la protection des ressources naturelles du Sahara occidental en tenant compte de l'arrêt de la Cour de justice européenne du 21 décembre 2016». Evoquant, d'autre part, la résolution 2285 du Conseil de sécurité du 29 avril 2016, renouvelant le mandat de la Minurso jusqu'au 30 avril 2017, la task-force a rappelé que cette résolution soulignait l'urgence que «la Minurso puisse de nouveau exercer pleinement ses fonctions», et demandait «à toutes les parties de coopérer pleinement aux opérations de la Minurso». La résolution soulignait également la nécessité de «continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d'engager des négociations plus résolues et plus axées sur le fond et de garantir ainsi l'application de ses résolutions». Malgré les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et le mandat accordé à la Minurso et à l'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, la task-force Eucoco a constaté que la Minurso n'a pas réintégré ses fonctions dans sa totalité et le dialogue et la coopération aux négociations sont «bloqués par l'absence du Maroc aux tables de négociations». Ce blocage, a-t-elle poursuivi, s'explique également par «l'impossibilité» pour les personnes mandatées par le Secrétaire général des Nations unies et par le Conseil de sécurité dans la participation à la résolution de ce conflit à entrer en interaction avec la partie marocaine ou même se rendre au Maroc ou en territoires occupés. Détenus politiques de Gdeim Izik: WSC appelle à leur libération immédiate L'organisation britannique Campagne du Sahara Occidental (WSC : Western Sahara Campaign) a exprimé, jeudi, sa solidarité avec les détenus politiques sahraouis de Gdeim Izik et a appelé à leur libération immédiate. WSC a souligné, dans un communiqué, que le procès marocain des 24 détenus politiques sahraouis est illégal et que les concernés devraient être «libérés immédiatement». Le communiqué de WSC intervient après la présentation du rapport du secrétaire général de l'ONU, Antanio Guterres, lundi dernier, sur le Sahara occidental aux membres du Conseil de sécurité. La campagne affirme que le procès concerne des incidents survenus à Gdeim Izik, se trouvant au Sahara occidental, un territoire non autonome, illégalement occupé par le Maroc, ce qui rend le procès des détenus jugés dans ces évènements illégal. Tant que le statut du Sahara occidental n'a pas été défini par un référendum libre et équitable d'autodétermination, il ne peut y avoir aucune base juridique pour un procès impliquant des Sahraouis, précise WSC. En attendant le référendum qui définira le statut du Sahara occidental, «tous les Sahraouis prisonniers politiques du Maroc doivent tout simplement être immédiatement libérés», insiste l'organisation britannique qui est membre de l'observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental, Western Sahara Ressource Watch (WSRW). Elle a également exhorté la communauté internationale à faire pression sur le Maroc pour qu'il respecte les droits de l'Homme dans les territoires du Sahara occidental qu'il occupe illégalement et pour qu'il libère les détenus politiques de Gdeim Izik. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.