Le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, Mohcine Belabbas, a développé les grandes lignes du programme de son parti au cours d'un meeting qu'il a animé devant ses militants, jeudi à la maison de la culture Taos Amrouche de Béjaïa. Un programme destiné à reconquérir les couches sociales les plus touchées par la crise économique. D'entrée de jeu, Mohcine Belabbas, adoptant la posture de «l'avocat des pauvres», a tenu à rappeler devant ses sympathisants que la décision de participation de sa formation politique est motivée par l'état de misère et de désespoir de larges couches de la population. Le suicide, les immolations et les harraga sont autant de phénomènes qui découlent de la politique désastreuse d'un gouvernement resté insensible au cri de désespoir du peuple, a affirmé le patron du RCD. Et c'est dans l'optique de mettre fin à cette situation que «le RCD a élaboré un programme électoral», a affirmé Mohcine Belabbas. Mais les citoyens doivent faire la distinction entre un programme politique et des slogans creux, a-t-il averti. «Un slogan, ce n'est pas un programme», soutient le leader du Rassemblement pour la Culture et Démocratie. Des solutions pour sortir de l'impasse de la politique d'austérité ne manquent pas, selon l'orateur, qui suggère par exemple de privatiser les résidences d'Etat comme le Club des Pins et celles des wilayas. A ses yeux, le fonctionnement de ces structures revient très cher au budget de l'Etat, eu égard à leurs dépenses d'électricité, de carburant, d'eau potable… «C'est pourquoi leur privatisation au service du tourisme est la solution la plus indiquée», a souligné Mohcine Belabbas. Sur le même chapitre, et pour générer de l'argent, il propose également dans le cadre du projet de refondation de l'Etat, axe essentiel du programme du RCD, la suppression pure et simple des structures déconcentrées de l'Etat comme les dairas et l'affectation de leurs moyens humains et matériels aux communes. A propos du programme de subvention des produits de première nécessité, le RCD déplore que ce soutien de l'Etat profite aussi aux riches. «Il est inconcevable que les couches nanties de la population achètent au même prix le sachet de lait», regrette-t-il. Il faut aller vers un système plus juste dont ne jouiront que les couches défavorisées, a prôné Mohcine Belabbas. L'accès aux soins pour les franges les plus vulnérables n'a pas été en reste du discours du président du RCD qui recommande de mettre en place, parallèlement à la carte chiffa, une carte pour les catégories indigentes de la population. Notons enfin que la marche pour la commémoration du trente-septième anniversaire du printemps berbère à laquelle a appelé le même jour le RCD a été fortement chahutée par les manifestants du MAK qui scandaient des mots d'ordre appelant au rejet des élections. La situation a failli dégénérer à proximité de la placette Said Mekbel où les manifestants des deux camps se sont croisés, n'était la sagesse de nombreux cadres du MAK et du RCD.