Le rachat des actions du Groupe El Khabar par Ness-Prod, filiale du groupe Cevital, s'est déroulé dans la transparence, a estimé, hier, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, en marge d'un colloque international sur l'économie et le coût de la non-intégration de l'Afrique du Nord. "C'est la première fois que je vois une opération économique se faire dans une telle transparence. La presse a parlé de cette opération depuis un moment. On avait donc la possibilité de la suivre. D'habitude, ces affaires se font toujours dans l'opacité", a indiqué Mohcine Belabbas, soulignant : "Un acteur tel qu'Issad Rebrab ne pouvait pas se permettre de faire une erreur dans une telle opération. Il subit des pressions depuis un certain nombre d'années. C'est de notoriété publique, il est la cible privilégiée d'un certain nombre de ministres qui sont encore en poste". Le président du RCD rappelle qu'Issad Rebrab est accusé de gérer désormais deux journaux. "C'est faux. D'après ce que j'ai lu dans les comptes-rendus de presse et dans la réaction du journal El Khabar. Ce sont deux entreprises différentes qui sont actionnaires dans les deux journaux. Je me souviens, aussi, qu'à un certain moment on exigeait de ceux qui lançaient des journaux en français d'avoir une version en arabe. C'est comme ça qu'un autre client du régime, M. Haddad, qui profite au maximum des largesses du système, possède deux journaux et deux chaînes de télévision", indique M. Belabbas. Cette politique de deux poids, deux mesures, a-t-il estimé, "pose un problème à l'Etat algérien, en terme d'image envoyée à l'opinion nationale et étrangère dans une période de crise comme celle-là". Pour le président du RCD, au lieu d'envoyer des signaux rassurants, "avec ce message, c'est tout le monde qui va hésiter à investir dans un pays comme le nôtre". M. Belabbas a fait le parallèle avec les cas de M. Chakib Khelil et de M. Abdeslem Bouchouareb où la justice ne s'est pas mêlée. Concernant Chakib Khelil, le président du RCD relève que l'ancien ministre de l'Energie "a des problèmes avec la justice. S'il a des ambitions politiques, il doit aller de lui-même devant cette justice et dire qu'il faut que vous me jugiez". Mohcine Belabbas a ajouté que "dans l'opinion nationale, aujourd'hui, cet ex-responsable n'est pas seulement cité dans les affaires de corruption, mais il y a une conviction chez la majorité des Algériens qu'il doit se présenter devant la justice". Pour le cas de M. Abdeslem Bouchouareb, le président du RCD évoque plusieurs solutions : "Soit il démissionne, soit il est démis, soit il y a convocation d'une commission parlementaire, soit la justice intervient", a-t-il expliqué. "Rien n'a été fait. C'est comme s'il n'y avait pas d'Etat", a déploré Mohcine Belabbas. "C'est un mauvais message qu'on lance à la population", a-t-il ajouté. M. R.