Le président de la République vient de décerner les médailles Achir et Athir à des artistes et à des hommes de culture et de science. Des médailles ont été également décernées à titre posthume. Bien que le ministre de la Culture a déclaré que d'autres hommes ayant servi la culture et la science algériennes seront honorés par les mêmes titres, des questions ont été posées sur l'oubli de certaines personnalités culturelles et scientifiques et sur les critères de l'octroi de ces distinctions et le choix des personnes méritantes. Pour rappel, l'octroi des médailles de l'ordre du mérite national (trois grades (Achir, Djadir, Ahid) et trois dignités (Athir, Amid, Sadr) a été institué le 2 janvier 1984 et touche autant les hommes politiques, les hommes de culture, les artistes que les hommes de science et de religion. Il peut être attribué du vivant de la personne méritante ou à titre posthume. La médaille peut être attribuée à des personnes de nationalité étrangère comme ce fut le cas de l'acteur Roger Hanin ou du roi d'Espagne Juan Carlos. Suite à la dernière cérémonie d'octroi des médailles Athir et Achir, des voix se sont élevées sur l'absence de la liste, notamment de grands artistes tels que l'immense compositeur et musicien Mohamed Iguerbouchen, des chanteurs Hadj M'hammed El Anka, Dahmane Benachour, Cherif Kheddam, Taleb Rabah, Matoub Lounès ou le grand virtuose du luth de Laghouat, Erray Malek et la liste est très longue. Parmi les scientifiques, beaucoup ont pensé à Dr Elias Zerhouni qui est parmi les plus grands radiologues aux Etats-Unis et dans le monde, ou à Noureddine Melikechi , ce physicien atomique dont le travail à la NASA a été salué par la fondation de Bill Gates, qui a attribué à son laboratoire de l'université d'Etat du Delaware une importante subvention. On a également pensé aux savants de l'Islam, Cheikh Tahar Aït Aldjet et aux défunts Abderrahmane Djilali et Cheikh Ahmed Hamani. Manque de communication La liste des personnes qui mériteraient des médailles de l'ordre du mérite est peut-être très longue, et le choix qui pourrait être établi chaque année est très difficile. Le problème actuellement est le manque de communication. On ne sait pas si ces médailles sont octroyées chaque année et à quelle date, et on ne connaît pas les critères pour les mériter. Par ailleurs, on ne sait pas qui prépare la liste et qui fait partie de la commission. On sent même que cela se fait parfois, par intuition, ce qui n'est pas normal. On ne sait pas aussi si l'Académie des arts et des lettres est consultée pour le choix, notamment des écrivains, paroliers et artistes. On sait bien que des centaines de médailles ont été décernées depuis le début de l'indépendance, notamment à des artistes comme celle qui a été attribuée au pionnier du chaâbi, Hadj M'hammed El Anka en 1974, ou celle qui a été décernée par le président Boumediene au chanteur et moudjahid Saïd Bestandji (Hassan Badri) en 1973, mais ces distinctions n'ont pas autant de valeur que celles qui viennent d'être attribuées par le président Bouteflika. Ces artistes et les autres, seront-ils dans la prochaine liste ? Qui va l'établir ? La question reste posée.