Le RCD a choisi la journée d'hier pour célébrer le 37e anniversaire du Printemps berbère en organisant une marche dans les rues de la ville de Tizi Ouzou, suivie d'un meeting pour la campagne électorale des législatives. N'ayant pas drainé la foule que l'on lui connaissait, notamment au milieu des années 90 lorsque le parti dirigé à l'époque par l'ancien président Saïd Sadi charriait derrière lui des dizaines de milliers de personnes, la marche à laquelle a appelé hier le RCD pour la célébration du 37e anniversaire du 20 avril s'est toutefois déroulée dans le calme et le sérénité, comme ce fut le cas d'ailleurs avec la marche du MAK qui s'est déroulée deux jours auparavant sur le même itinéraire, à savoir du portail de l'université Hasnaoua jusqu'à la place de l'Olivier, à la sortie ouest de la ville. La marche du RCD, qui a vu la mobilisation de l'ensemble des élus et des candidats du parti au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, s'est achevée par un meeting populaire animé par le premier responsable Mohcine Belabbas au niveau de la placette jouxtant l'ancienne gare de la ville de Tizi Ouzou. Sous un soleil de plomb et devant des dizaines de militants et sympathisants quelque peu sonnés par la marche tenue quelques minutes auparavant, le président du RCD, dont le discours a été retransmis en direct sur deux écrans géants, a dévoilé les grandes lignes du programme de son parti pour les prochaines législatives, en insistant à chaque fois que «le RCD est le seul parti a voir présenté un programme avec 150 propositions et autant de solutions pour la sortie de crise», contrairement, ajoute-t-il, aux autres partis qui n'ont aucun projet pour l'avenir du pays, en montrant du doigt les candidats indépendants dont le seul souci à ses yeux est d'œuvrer pour leurs intérêts personnels. «Ne croyez surtout pas que quelqu'un qui se porte candidat à titre indépendant va se soucier de vos problèmes, car le travail au sein de l'APN exige que l'on dispose de certaines conditions, et surtout d'avoir derrière un parti politique seul à même de proposer des lois et installer des commissions», lance le candidat à la députation dans la wilaya d'Alger. Un message à peine voilé à l'adresse de l'ancien numéro 2 du RCD, Nordine Ait Hamouda, tête de la liste indépendante Alternative citoyenne, qui ne cesse de faire de l'ombre à de nombreux partis en lice pour les législatives dans la région. «Revoir le système des subventions» Détaillant le programme du RCD, Mohcine Belabas, tout en affirmant que son parti dispose d'un projet pour la refondation de l'Etat algérien, est revenu sur le projet cher au parti, à savoir la régionalisation. Un projet qui exige, selon l'orateur, la dissolution des daïras pour accorder plus de prérogatives aux communes et la mise en place de régions à travers des regroupements de quatre à cinq wilayas. Le président du RCD, qui affirme que son parti est le premier a appeler à la régionalisation en 1998, a expliqué que l'idéal serait de revenir au système de la Révolution qui a vu le pays géré à travers sept wilayas historiques. «Nos aînés ont opté pour le système des régions durant la guerre, et c'est grâce à ce système que nous avons réussi à chasser le colonialisme français. Donc je ne vois pas pourquoi avoir peur aujourd'hui d'une régionalisation qui avait montré toute son efficacité lors de la guerre de Libération», explique-t-il. Sur le plan économique, Mohcine Belabbas a plaidé pour la révision du système de subventions en accordant plus d'attention selon lui aux couches les plus vulnérables, notamment les vieux retraités sans ressources ainsi que les étudiants et les chômeurs à travers la mise en place d'une carte vitale et l'octroi de bourses en fonction de la situation de chacun. «C'est de cette manière que l'on peut cibler les couches les plus défavorisées, car aujourd'hui, les subventions profitent beaucoup plus aux riches», explique-t-il. Pour le RCD, l'Etat doit aussi donner l'exemple en matière d'autorité en procédant selon lui à la vente de l'ensemble des résidences d'Etat pour les investisseurs privés dans le tourisme, à commencer par le Club des pins et les résidences étatiques des walis ainsi que la généralisation de l'usage des énergies renouvelables dans l'ensemble des institutions publiques, afin, dit-il, de réduire la facture et donner ainsi l'exemple aux simples citoyens pour se mettre aux nouvelles énergies.