Les personnes handicapées s'estiment être absentes des discours des candidats aux prochaines législatives. Ils appellent les partis à détailler leurs programmes en ce qui concerne cette frange importante de la société. Au nombre de sept millions, les personnes handicapées sont une partie importante de la société, mais croient être oubliées des discours de campagne. A la veille du scrutin du 4 mai, la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) lance un appel aux partis politiques en vue de la prise en charge de ces personnes. «Le programme des candidats et des partis politiques doit donner plus d'importance aux handicapés et trouver des solutions qui amélioreront leur vie quotidienne», a indiqué, hier, El Mameri Atika, présidente de la FAPH, lors d'une conférence de presse organisée au forum d'El Moudjahid. «Jusqu'à aujourd'hui aucun discours n'a explicité ce que sont les «aides sociales». Pour cela, «si les partis veulent vraiment remédier à ce problème, il faut tout d'abord écouter les préoccupations de chacune de ces personnes, pour ensuite trouver des solutions concrètes à leur souffrance quotidienne», confie la présidente de la fédération. Mme El Mameri a rappelé que «les handicapés sont aussi des personnes normales. Les partis ne doivent pas oublier ce détail» Expliquant aussi que le handicap de la majorité d'entre eux est dû à toutes sortes d'accidents, l'invité d'El Moudjahid a affirmé que les aides sociales «symboliques» que reçoivent les handicapés sont insuffisantes, et ne couvrent même pas 10% de leurs besoins, ajoutant que les handicapées n'ont pas besoin de la pitié de l'Etat, mais de simplement recouvrer leurs droits légitimes. L'oratrice a indiqué que le Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Beni Messous a fait état de 3 500 nourrissons susceptibles de développer des handicaps graves et cela est dû aux difficultés rencontrées lors des accouchements. «La détresse de cette catégorie sociale s'amplifie de jour en jour sans trouver une oreille attentive. Une pension de 4 000 DA/mois ne peut pas subvenir aux besoins d'un handicapé. Pour cela il faut que chacune des personnes concernées contribue à son niveau pour apporter aide et assistance à cette frange», indique Mme El Mameri. La présidente de la FAPH a préconisé plusieurs solutions à l'attention des candidats aux législatives à l'instar de la pension insuffisante qu'ils reçoivent, l'offense que rencontrent les femmes handicapées dans leur vie, etc. Mme El Mameri a ajouté que le montant de chaque pension de handicapé doit être calculé en fonction de la nature de chaque handicap. «Qu'il soit fils de moudjahid ou fils de simple citoyen, le montant de la pension de handicapé ne devrait en aucun cas changer. Il est illogique qu'une catégorie de personnes perçoivent 20 000 DA par mois, alors que les autres touchent à peine 4000 DA». En s'exprimant sur les droits des femmes, la présidente a assuré que dans notre société il faut les protéger et non les maltraiter, surtout quand elles souffrent de handicap. Evoquant le cas de dizaines d'élèves handicapés, la présidente de la fédération a indiqué qu'il faut mettre à leur service un moyen de transport qui assure leur déplacement jusqu'à l'école.