Confrontations, gaz lacrymogènes, cocktail Molotov, édifices attaqués et blessés. Telle est l'atmosphère qui régnait hier, lundi 1er mai, à Paris. L'atmosphère dégénère à quelques jours de l'élection présidentielle caractérisée déjà par des confrontations houleuses dans les propos de certains candidats. Nombre de manifestants se sont rassemblés hier à Paris pour un 1er-Mai «contre le fascisme et le capitalisme». Jets de cocktails Molotov, affrontements avec la police, la marche a rapidement dégénéré. Rassemblés pour protester contre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les finalistes du second tour de la présidentielle, des heurts ont éclaté opposant les manifestants et la police. Des affrontements opposant des personnes cagoulées et des CRS, en marge de la manifestation parisienne du 1er-Mai, ont fait trois blessés parmi les forces de l'ordre, a annoncé la préfecture de police. Des individus ont jeté des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, qui ont répondu en faisant «usage de grenades lacrymogènes», a précisé la police. Le cortège, emmené par une intersyndicale, a dû s'arrêter à plusieurs reprises, pendant que des individus, positionnés à l'avant de la tête de la manifestation, faisaient face à des cordons de policiers avec des projectiles parfois trouvés sur place et des cocktails Molotov. Présentes en nombre, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, forçant dans un premier temps les manifestants à rebrousser chemin, écrit la presse. De nombreux manifestants rebroussent chemin à cause du gaz lacrymogène. Des dégradations ont également émaillé la manifestation, avec des vitrines endommagées, note Russia Today. Marine Le Pen a rapidement réagi sur son compte Twitter pour rendre hommage aux CRS blessés, mettant en cause le «laxisme dans les rues». D'après les sondages, les électeurs français sont toujours indécis pour le deuxième tour de l'élection présidentielle française qui aura lieu dans quelques jours. Les travailleurs sont opposés concernant le choix pour l'élection. C'est un 1er-Mai syndical dispersé face au Front national qui est enregistré. Loin de faire bloc comme en 2002 contre le Front national, les syndicats ont célébré la Fête du travail en ordre dispersé. Les uns veulent appeler à ne pas opter pour Marine Le Pen, d'autres élire Emmanuel Macron et certains contre la leader du Front National et celui du mouvement En Marche ! Emmanuel Macron, le candidat favori de la présidentielle française, vient de déclarer que l'Europe devait être réformée et que dans le cas contraire, la France engagerait un Frexit. Selon l'agence de presse russe Sputnik, Macron a affirmé : «Les réformes au sein de l'Union européenne sont indispensables parce que beaucoup de pays européens sont actuellement dans une situation de désespoir et de colère». Hier, la candidate du Front national Marine Le Pen a attaqué son adversaire Emmanuel Macron dans son discours prononcé à Villepinte, à l'occasion du 1er-Mai, le présentant en candidat de la finance et en adversaire du peuple. C'est Marine Le Pen qui a tiré la première. Au cours de son discours prononcé hier, la candidate du Front national a concentré ses attaques sur Emmanuel Macron, son adversaire pour le second tour de l'élection présidentielle. Emmanuel Macron, favori pour l'élection présidentielle française, était en meeting à La Villette. Face aux injures et à l'obscénité du Front national, nous allons refonder le pays, a noté le candidat d'En Marche ! «Je pourrais continuer ainsi longtemps, vous expliquer que l'augmentation du smic, la retraite à 60 ans, c'est un mensonge parce qu'ils ne la financent pas. Jamais ils n'expliquent comment ils le paieront. Soit ils augmenteront vos impôts, soit ils augmenteront votre dette... Mais il y aura un cocu dans l'histoire, parce qu'ils mentent. » «Aujourd'hui, le combat est bien celui entre les deux projets choisis par les Français, strictement opposés, a-t-il affirmé. Celui d'une France patriotique, exigeante, réformatrice, et de l'autre, celui d'une France réactionnaire, nationaliste, qui joue des colères du peuple », d'après Emmanuel Macron. Emmanuel Macron a refusé lundi d'abandonner, s'il est élu dimanche, son projet de réforme du droit du travail, comme le lui a demandé le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon en vue du second tour de la présidentielle contre Marine Le Pen. «Les Françaises et les Français se sont exprimés et ont choisi le projet qui porte ces réformes. Je ne vais pas les trahir en me reniant. Et je veux demain pouvoir agir, être efficace. Donc ces réformes, nous les avons conçues, portées, nous les ferons», a noté lors d'un meeting à Paris devant plusieurs milliers de personnes, Emmanuel Macron. Les électeurs de Mélenchon contre les candidats Les incidents parisiens se sont déroulés en marge d'une mobilisation en ordre dispersé dans toute la France : les uns appelaient à «faire barrage» à Mme Le Pen, d'autres à voter Macron et certains à «battre les deux candidats». Le dirigeant de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont beaucoup de militants participaient à la manifestation parisienne, a fait une apparition en tête du cortège, où se trouvaient les leaders syndicaux Philippe Martinez, CGT, Jean-Claude Mailly, Bernadette Groison (FSU) et Cécile Gondard-Lalanne (Solidaires). En province, les rassemblements ont mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes : au moins 4.800 à Marseille, 4.000 à Nantes, 6 à 7.000 à Toulouse, selon la police. Parmi les manifestants, beaucoup d'électeurs de M. Mélenchon, de militants de LO, du PCF, de l'Unef... Pour nous, le 1er-Mai, c'est l'occasion de dire, ni la leader du Front National, ni Emmanuel Macron. Le fascisme est toujours pire que Macron, mais gauche et droite utilisent le FN depuis 30 ans comme un épouvantail pour conserver le pouvoir. On refuse ce chantage et de voter Macron!, a assuré Thomas, étudiant, dans le cortège bordelais. Dans les rangs des principaux syndicats, des voix appelaient aussi «à battre les deux candidats». «Nous sommes contre le fascisme et contre la finance», expliquait Romain Altmann, secrétaire général CGT Info'Com. Une position avec laquelle M. Martinez s'est dit «en profond désaccord». Quant à la CFDT et l'Unsa, qui ont appelé à voter Macron pour «battre» la candidate FN, elles avaient mobilisé de leur côté. À Paris comme en régions, elles ont réuni à chaque fois quelques centaines de personnes.