Mohamed Belhimer est à Alger depuis quelques jours. Il est venu voir ses parents et s'enquérir de l'état de santé du triathlon algérien. Pour rappel, il est le premier médaillé algérien au triathlon. Il a récemment réalisé une performance historique caractérisée par une médaille en argent décrochée, lors des championnats panarabes disputés à Sharm El Sheikh (Egypte). Nous l'avons rencontré à la piscine du 1er-Mai d'Alger, venu juste pour une petite séance de décrassage. Il nous a accordé un bon moment. Quel est l'objet de votre visite à Alger ? Bien entendu, rendre visite à mes parents, et voir l'effet du début d'un long travail pour une nouvelle pratique en Algérie devenue olympique. Et comment voyez-vous la lancée de cette pratique sportive en Algérie ? Si cela se déroule comme il se doit, la formation, l'organisation, ou encore comment préparer des compétitions, restent notre seul souci pour voir se développer cette discipline. Elle devra se lancer avec peu de moyens, notamment un vélo. Mais l'entraînement reste toutefois important. Il suffit de se tracer un programme varié entre les trois disciplines : vélo, course à pied et nager, pas le même jour pour un début. Après, ce sera une habitude joindre les trois sports. Avec un groupe, un club, ou seul ? Peu importe, il suffit d'abord de trouver des créneaux d'entraînement dans chaque pratique. Le reste viendra plus tard. Et pour les compétitions ? Pour l'organisation, il n'y a pas d'obstacles puisque des évènements se profilent à l'horizon. La fédération a déjà entamé un travail là-dessus. En revanche, la formation demeure mon cheval de bataille. Comment cela ? Je serais ravi de former des triathlètes afin que l'on puisse développer de suite cette discipline en Algérie, et mon objectif reste les prochains Jeux méditerranéens d'Oran en 2021. Revenons à cette première participation de l'Algérie à une compétition internationale, où vous vous êtes admirablement comporté. Qu'avez-vous à nous dire là-dessus ? Cela a été une grande joie de représenter dignement mon pays. Je l'avais fait dans le passé avec la natation, mais là, c'est tout autre. Pourquoi ? C''est une discipline nouvelle chez nous. Je suis le premier à avoir représenté mon pays. Vous savez que cette distinction a été très bien accueillie en Algérie et à 38 ans, vous vous êtes distingué en montant sur la seconde marche du podium. Quel effet cela vous fait ? Je suis naturellement honoré et très fier d'avoir pu offrir ce titre de vice-champion arabe à l'Algérie et à son nouveau sport. J'aurais bien évidemment voulu faire mieux, mais ma préparation sportive s'est limitée à mes moyens personnels non inépuisables. Cela me motive davantage, surtout que ceci constitue une première historique pour moi et pour la jeune fédération, de l'autre côté, saluée par les responsables du sport et surtout par la structure en question qui, par la voix de son président, Salah Ouanas, a tenu à me rendre hommage. Peut-on avoir une idée sur votre parcours sportif et professionnel ? Je suis un ancien nageur et champion du 50 et 100 m NL. J'ai été sélectionné plusieurs fois en équipe nationale. Quant à mon parcours professionnel, je suis diplômé de l'ISTS de Dely Brahim et je suis en France où j'exerce le métier d'entraîneur en natation et celui de formateur dans le triathlon, depuis une dizaine d'années. Je me positionne comme le porte-drapeau d'une discipline peu connue en Algérie en souhaitant la voir s'épanouir davantage à l'avenir. Il ne faut pas omettre que j'ai entraîné des médaillés olympiques de Rio. Quel serait, selon-vous, l'effet de ce dernier résultat ? J'espère du plus profond de mon cœur que ce résultat ouvrira de nouvelles perspectives de développement au triathlon algérien. J'estime que déjà la fédération a fait une entrée réussie qui, sans doute, en appellera d'autres. Que pouvez-vous apporter à l'Algérie sur le plan du développement ? Beaucoup de choses. D'ailleurs, c'est un peu l'objet de ma visite. On peut facilement développer ce sport, et beaucoup de personnes possèdent des vélos et nagent bien. C'est un peu l'essentiel dans cette épreuve.