Maintenant que la composante de la nouvelle APN, issue des législatives du 4 mai, est connue, les questions se posent autour de la future composante du gouvernement Logiquement, le gouvernement démissionnera après la proclamation des résultats définitifs par le Conseil constitutionnel. Mais chez nous, la pratique en veut autrement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal sera-t-il reconduit ? Ou plus généralement, le gouvernement sera-t-il remanié ? A première vue, rien n'oblige le président de la République à remanier l'Exécutif, d'autant plus que l'APN garde la même configuration, avec la domination du binôme FLN-RND. Mais le fait que huit ministres du gouvernement actuel sont élus députés, laissant leurs postes à des intérimaires, nécessite certains changements, à moins qu'ils soient tous reconduits. Selon les dispositions de la Constitution, le président de la République nomme le Premier ministre après consultation de la majorité. Mais rien ne l'oblige à prendre en compte l'avis de cette majorité qui prend, selon des politologues, les dimensions d'une «instance consultative» sans véritables attributions. On ne peut pas, en effet, imaginer le FLN dans sa composante actuelle, ni le RND d'ailleurs, s'opposer à un choix de Bouteflika même s'il leur propose un Premier ministre qui soit issu d'un autre courant. L'article 93 de la Constitution accorde aussi le droit au président de la République de nommer les membres du Gouvernement après consultation du Premier ministre. Autrement dit, le Premier ministre propose des ministres au Président qui les nomme. Et selon ce qui se dit et s'écrit à propos de mésentente entre Abdelmalek Sellal et certains de son équipe, l'option du maintien du même gouvernement, si toutefois Sellal est reconduit, est à écarter. De quoi alors sera fait le futur staff ? Certains observateurs tablent sur le maintien de Sellal comme Premier ministre, lui qui s'est déjà vu renouvelé la confiance à quatre reprises par Bouteflika. Mais ils s'interrogent si la prochaine équipe sera constituée uniquement par le FLN et le RND ou bien sera-t-elle élargie à d'autres formations de la périphérie du pouvoir comme le TAJ d'Amar Ghoul et le MPA d'Amara Benyounès ou encore l'ANR de Belkcacem Sahli. Amara Benyounès et Amar Ghoul ont été écartés du gouvernement dans le sillage du lancement, il y a deux ans, de l'initiative du chef du RND, Ahmed Ouyahia, visant à relancer l'Alliance présidentielle avec les partis représentés au gouvernement. Mais la manœuvre d'Amar Saâdani, alors patron du FLN, qui a lancé une autre initiative (le mur national) a fait avorter celle d'Ouyahia. Les deux initiatives ont finalement échoué. En tout cas, ce qui semble être sûr, est que le prochain Exécutif ne verra pas la participation des partis de l'opposition. Le MSP, donné par certains comme revenant au giron du pouvoir, a dissipé tous les doutes avec l'affirmation de son président, Abderrazak Makri. Ce dernier a assuré que son parti restera dans l'opposition. A souligner, enfin, qu'après l'annonce du nouveau gouvernement qu'il soit remanié ou reconduit, le Premier ministre, qui n'est que le coordonnateur de l'action du Gouvernement, doit présenter son plan d'action à l'APN.