Est-ce le calme qui précède la tempête ou s'agit-il d'une situation qui va durer tant que la production agricole reste satisfaisante ? En fait, les prix des fruits et légumes ont connu ces derniers jours une baisse sensible après que la mercuriale a atteint des niveaux plus qu'insoutenables pour les ménages. Ainsi, les prix de la tomate ont baissé de 180 DA à 50 dinars en l'espace d'une semaine. Idem pour la pomme de terre qui caracolait à 90 DA, contre 45 ou 50 dinar/kilogramme, de nos jours. Ce même parallèle est aussi observé concernant le prix de l'ail local qui était cédé à 200 DA avant d'être ramené à moins de 90 dinars. Si les prix des légumes ont connu une baisse sensible, ceux des fruits n'ont pas suivi la tendance avec la même cadence. Il y a une quinzaine de jours seulement, les marchands ne proposaient sur leurs étals que des oranges et des pommes locales, de la pastèque de primeur (cultivée à El Ménéa, dans la wilaya de Ghardaïa), ainsi que les bananes (de nouveau autorisées à être importées), lesquelles sont cédées entre 300 et 350 DA. Mais depuis deux semaines maintenant, les récoltes de saison : nèfles, abricots, voire le melon et le cantaloup ont commencé à faire leur apparition. Encore hors de portée, ces cucurbitacées doivent attendre que la période estivale soit bien entamée pour figurer, au même titre que les raisins, dans le panier à fruits des bourses moyennes des Algériens. Mais avant que l'été ne pointe du nez, le mois sacré de ramadhan frappe déjà aux portes. Pendant cette période, les Algériens sont habitués à voir les prix des fruits et légumes, viandes et œufs, ainsi que tout autre produit alimentaire grimper en flèche. Dans son dernier rapport, l'Office national des statistiques (ONS) a fait savoir que l'évolution des prix à la consommation en rythme annuel s'est située à +7% jusqu'à fin mars 2017. En effet, les prix des produits agricoles frais se sont caractérisés par un relèvement de 3,8% traduisant une augmentation des prix de la viande de poulet (+12,6%), des fruits (+7,8%), des légumes (+8%) et de la pomme de terre (+9,8%). Cependant, il a été enregistré une baisse mensuelle des prix de la viande rouge (-0,7%) et des œufs (-4,8%). Pour cette année, le fait que Ramadhan coïncide avec la saison de la cueillette de bon nombre de variétés de fruits et légumes permettra de stabiliser les prix. Seulement, prendre en considération le principe de l'offre et de la demande risque de fausser la donne, car la spéculation joue souvent au trouble fête. A comparer avec le mois de ramadhan de l'année dernière, à part la première semaine qui a connu des augmentations exorbitantes dans les prix, le reste du mois a été caractérisé par un retour à la normale. Sera-t-il le cas pour cette année ? On le saura le jour de l'Aïd el Fitr.