Censé être le principal levier de tout développement local, l'artisanat traditionnel se débat dans des problèmes qui risquent de le voir disparaître à jamais. Dans une tentative visant à le sauver d'une mort certaine, des artisans participant à la 6e édition du salon national de l'artisanat traditionnel et d'art ‘'Printemps de Thagaste'' qui se tient à Souk-Ahras, tirent la sonnette d'alarme et mettent le doigt sur les problèmes de commercialisation et de renchérissement des matières premières qui représentent le gros des entraves à l'essor de l'artisanat traditionnel. Certains métiers artisanaux, faute de débouchés pour leurs produits, sont même menacés d'extinction, ont déploré de nombreux artisans parmi les 40 issus de 14 wilayas et présents à cette manifestation ouverte mercredi à la maison de l'artisanat et des métiers de Souk-Ahras. «Les salons et expositions sont presque les seules opportunités pour la commercialisation des produits artisanaux», ont relevé des potiers, céramistes, verriers et autres sculpteurs sur bois, participant au salon. Outre la cherté des matières premières, la commercialisation est le plus gros problème qu'affrontent les artisans, d'où le recul de plusieurs métiers, a souligné l'artisan Cherif Benlaâbidi, bénéficiaire d'un local à la maison de l'artisanat et des métiers de Souk-Ahras. Pour Riadh Bouzerna, directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de Souk-Ahras, initiatrice du salon en collaboration avec la direction du tourisme, l'objectif du salon est de promouvoir l'artisanat traditionnel et l'amener à contribuer au développement local. La manifestation aspire également à préserver et à assurer la pérennité des métiers artisanaux composant le patrimoine national immatériel, a noté le directeur de wilaya du tourisme et de l'artisanat traditionnel, Zoubir Boukaâbach.