une élection libre et transparente Il exige une réforme immédiate de l'instance qu'il dirige pour permettre aux partis et aux électeurs d'affronter les élections locales prochaines dans de meilleures conditions. Bien qu'il ait rappelé que le scrutin du 4 mai «s'est déroulé dans le calme et dans le respect de la loi», le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections, Abdelwahab Derbal, a appelé énergiquement à la réforme des mécanismes mis en place pour garantir une élection libre et transparente ainsi qu'à l'élargissement des prérogatives de l'instance qu'il dirige. Aveu d'échec? Presque. En tout cas, ce faisant, Derbal crée une première, surtout que, à sa nomination, les milieux de l'opposition n'ont raté aucune occasion de lui rappeler son statut «d'obligé politique» du président de la République qui en a fait, à un moment donné, un conseiller. En faisant donc une telle déclaration, Abdelwahab Derbal donne l'air non seulement d'être maître de son «jeu», mais aussi d'être indépendant de tous les cercles de décision, c'est -à-dire, «l'homme qu'il faut à la tête de la Hiise». «L'expérience modeste de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections en application de ce que lui confère la Constitution, a démontré pragmatiquement que les textes juridiques régissant le processus électoral nécessitent davantage de réforme, de révision et de renouveau dans leurs différents aspects», a-t-il indiqué dans une allocution lors de la réunion du conseil de l'instance pour l'adoption du rapport final sur les législatives du 4 mai. Dans cette allocution, il a insisté tout particulièrement sur l'importance de «définir avec précision certaines prérogatives de responsables administratifs au niveau local afin que chaque partie assume ses responsabilités loin de tout arbitraire ou irrespect de la loi et que l'instance puisse accomplir sa mission». Dans ce sillage, Abdelwahab Derbal a plaidé pour «plus d'adaptation des lois et règlements en vigueur» afin de garantir une intervention efficace de l'instance auprès des concernés par l'opération électorale. Toutefois, et c'est notable venant d'un personnage ayant souvent été présenté comme étant acquis aux cercles dirigeants et à leur démarche, la réforme dont parle Derbal n'est pas un simple voeu pieux puisqu'il exige sa mise en oeuvre immédiatement pour permettre aux partis et aux électeurs d'affronter les élections locales prochaines dans de meilleures conditions. «Les prochaines élections «exigent des efforts plus soutenus, davantage de moyens et de mobilisation et une meilleure coordination entre les membres de la Hiise», a-t-il précisé. En effet, se projetant d'ores et déjà dans le temps, Abdelwahab Derbal a affirmé que la question de l'adaptation des lois et règlements aux exigences du terrain «requiert à l'avenir, un élargissement des prérogatives de l'instance tout en mettant en place des mécanismes juridiques qui définissent l'action de contrôle qui est du seul ressort de celle-ci tout en veillant à l'application de la loi et à la réunion de tout ce qui est susceptible d'assurer des élections propres, seul garant de la confiance, de la quiétude et de la stabilité». S'agissant du déroulement du l'opération de vote le 4 mai dernier, il a estimé que «le jour du scrutin, plusieurs responsables de centres et bureaux de vote et au- tres parties en charge de l'organisation agissaient sur la base de certains usages qui influent négativement sur le cours et la crédibilité de l'opération électorale», mais sans donner de précisions ou d'exemples... «L'application de la loi relative aux élections différait d'une région à une autre et certains comportements ne reposaient sur aucun référent juridique, mais leurs auteurs ont considéré l'intérêt de la sphère de pouvoir dont ils jouissent», a-t-il ajouté en soulignant que son instance «a reçu 570 plaintes le jour du scrutin». Plus explicite, Abdelwahab Derbal a fait savoir que «le facteur temps était décisif sachant que toutes les contestations exigeaient une réponse urgente et une intervention immédiate». «Parmi ces contestations, figurent celles liées à des affaires pouvant influer négativement sur la crédibilité des élections du 4 mai et dont 38 ont été déférées devant le procureur général», a-t-il illustré.