Le calvaire des souscripteurs de l'AADL1 n'est pas prêt de toucher à sa fin. Le ministre de l'habitat, Abdelmajid Tebboune, a annoncé un énième report de livraison suite au retard accusé dans plusieurs chantiers de construction. Il a pointé du doigt le ministère des finances et le crédit populaire d'Algérie (CPA) qui sont, selon lui, a l'origine du retard dans le paiement des entreprises en charge de la réalisation de ces logements. «185 000 unités ont atteint un taux de réalisation de 60%, mais ces projets sont affectés par le manque de financement du ministère des Finances et du CPA», dénonce le ministère de l'Habitat dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion entre le ministre et ses cadres. Une situation qui cause un énorme préjudice aux souscripteurs de l'AADL 1 qui attendent leurs logements depuis 16 longues années. «Cette annonce est absurde ! Le ministère avait assuré à plusieurs occasions que le budget pour la construction des logements a été déloqué en 2014 et que la crise ne touchera pas son secteur. A quelques semaines du délai annoncé pour la livraison des logements, il nous chante cette chanson ! C'est inacceptable d'abuser de notre patience», déplore le représentant des souscripteurs de l'AADL 1. Selon lui, il s'agit d'un problème de gestion et non de financement. «La plupart des souscripteurs ont déjà payé toutes les tranches exigées pour la réception de leur logement. Comment vont-ils faire avec ce énième report qui risque de tarder encore ?», s'interroge notre interlocuteur, qui s'inquiète du fait que «cette crise peut carrément bloquer certains projets». Même son de cloche du côté d'un souscripteur au logement promotionnel public (LPP) qui est concerné, lui aussi, par l'annonce du ministre. «Certains projets LPP sont au point mort depuis des mois déjà, alors que d'autres n'ont pas encore vu le jour» s'est-il alarmé. Selon lui, plusieurs souscripteurs ont exprimé le souhait de se désister de ce programme. «La crise dans le BTPH risque de bloquer tous les projets de logement. Je suis convaincu que d'ici le mois de septembre, il y aura des désistements en masse dans le LPP», nous a-t-il confié. Des logements inhabitables Il y a lieu de souligner, par ailleurs, que certains logements AADL ont été livrés, mais demeurent inhabitables. Et pour cause, les travaux de voiries et des divers réseaux, à savoir l'assainissement, l'eau, l'électricité et le gaz n'ont pas été réalisés. Comme certains logements des cités AADL de Ouled Fayet. Les souscripteurs ne savent pas à quel saint se vouer. Ils ne croient plus aux promesses du ministre de l'habitat qui, il y a a peine deux mois, avait assuré que le dossier AADL 1 serait clos avant le mois de Ramadhan. Coup de théâtre ! Nous sommes à quelques jours de ce mois sacré et ce même ministre annonce un nouveau report pour des problèmes de financements. Encore une fois, le ministre a ignoré les préoccupations des souscripteurs (AADL et LPP). Aucune déclaration n'a été faite à ce sujet, surtout que pas plus loin que cette semaine, une centaine de postulants à l'AADL1 se sont rassemblés une nouvelle fois devant la direction générale de l'agence pour contester l'annulation de leurs dossiers. Cette annulation est intervenue au moment où ces derniers devaient procéder à la régularisation de la quatrième tranche. La cause : ces souscripteurs ne sont pas affiliés à la CNAS, car leurs employeurs ne les déclarent pas. Ces derniers sont dans l'incompréhension, car «en toute logique, c'est l'employeur qui devrait être contrôlé par l'AADL et non l'employé». Une situation complexe et le ministère de l'habitat refuse tout commentaire à ce sujet. Idem pour les doléances des souscripteurs LPP, qui ne cessent de dénoncer les ambiguïtés qui entourent cette formule. Le prix du mètre carré a presque triplé en deux ans, sans oublier le crédit bancaire qui ne peut être accordé aux retraités…