Il n'y a pas eu, hier, de matches de Ligue 1 retransmis par la Télévision nationale. Un cas unique dans les annales du football national. On a parlé de menaces qu'aurait reçues la Télévision nationale à qui on aurait demandé d'éviter de déplacer des caméras vers certains stades du pays. Pour en savoir plus, nous avons pris contact avec Sami Noureddine, le chef des services des sports de cette télévision pour qui cette histoire de matches non retransmis n'a pas à être sortie de son contexte. «C'est une situation normale, nous a-t-il déclaré. L'EPTV est une télévision généraliste. Ce n'est pas une télévision sportive. Il y a des priorités à respecter. Vous n'êtes pas sans savoir que le mois de Ramadhan approche à grands pas. Dans cette perspective, tous nos cars-vidéo sont réquisitionnés pour toute une série de manifestations. Celles-ci font rentrer de l'argent pour l'entreprise. Les gens pensent que la Télévision nationale dispose d'un nombre impressionnant de cars-vidéo. Le problème est que nous n'avons qu'un seul à l'Ouest et un seul à l'Est. Quand l'EPTV arrivait à retransmettre plusieurs matches à la fois malgré d'immenses difficultés, nous n'avons pas tellement lu ou entendu de commentaires positifs en sa faveur. Mais dès qu'elle ne retransmet pas un match, on lui tombe dessus. On oublie également que notre entreprise fait face à une programmation anarchique de la LFP. On n'arrive plus à la suivre. Un match subit trois à quatre changements de programmation en une semaine. Ce n'est pas facile de la suivre. J'ajoute que l'on croit qu'il suffit de choisir un stade et d'aller le plus simplement du monde téléviser un match. Il se trouve que de nombreux stades ne sont pas adaptés pour une telle mission. Nous avons averti la LFP ainsi que les clubs concernés mais rien n'a été fait en ce sens. D'un autre côté, le téléspectateur est content de voir en direct un match qui se déroule à Relizane le vendredi, et le samedi un autre à Bel-Abbès. Sait-il que c'est le même car-vidéo qui est utilisé pour ces deux retransmissions avec le même personnel ? L'EPTV est une entreprise publique qui a une mission de service public. Elle l'assure avec difficultés sur le plan du football mais elle tient à être présente.» Comme nous lui demandions le pourquoi de la non-retransmission du match DRB Tadjenanet-JS Kabylie de la semaine dernière, le chef des services des sports de l'EPTV nous a fait savoir que «l'entreprise publique ne pouvait pas, avec un seul car-vidéo, se scinder en deux. Le même jour, il y avait la finale de la Coupe d'Algérie féminine à Sétif. Nous avons estimé qu'il fallait valoriser le sport féminin à travers cette finale. C'est ce que nous avons fait.» «On pense que l'EPTV joue contre l'intérêt des clubs, a-t-il ajouté. C'est entièrement faux. Nous sommes là pour promouvoir le football dans son sens le plus noble. Nous n'avons rien de reporters de guerre. Ce que nous désirons le plus est de retransmettre des images de fair-play et de sportivité.» Le mois de Ramadhan débutant dans quelques jours, nous avons voulu savoir quelles dispositions seront prises par l'EPTV pour la retransmission des matches de football. «Je viens d'apprendre de la bouche même du président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui l'a dit à la Radio nationale, que des matches de Ligue 1 vont débuter à 17h pendant le mois sacré. Il s'agit d'un horaire que ne nous convient pas car la grille de l'Eptv pendant ce mois est saturé, nous a déclaré Sami Noureddine. Il y a, comme je vous l'ai dit, des priorités liées à des paramètres financiers que notre entreprise ne peut pas rejeter. Pour ce qui est des matches programmés à 22h, nous pourrons faire une exception pour le match du 11 juin Algérie-Togo ainsi que pour les matches de Coupe d'Afrique de l'USM Alger et du MC Alger. On essaiera, également, de retransmettre les demi-finales de la Coupe d'Algérie CRB-USMBA du 20 juin et MCA-ESS du 24 juin.»