La marche à laquelle a appelé le mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), qui devait avoir lieu hier matin à Bouira, a été empêchée par les forces de l'ordre. Les interpellations des militants du MAK ont commencé tôt le matin à proximité de l'université Akli Mohand Oulhadj. On compte déjà plus d'une quarantaine d'arrestations, en majorité des étudiants. Le dispositif sécuritaire mis en place depuis la veille n'a permis aucun rassemblement ou attroupement des militants qui ont fait le déplacement jusqu'à Bouira. Les centaines de policiers déployés aux alentours de l'université n'hésitaient pas à embarquer toute personne qui tentait d'opposer la moindre résistance. Les jeunes soupçonnés d'appartenir au mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie sont contrôlés et tout simplement chassés de tout le périmètre de l'université. Pour évacuer la ruelle, les policiers ont même demandé aux propriétaires des cafétérias de baisser leurs rideaux. Ainsi, les correspondants de presse n'ont pas échappé à la répression policière. Des confrères ont été empêchés de faire leur travail d'informer. Certains agents et officiers de police, qui ne semblaient pas tolérer la présence des journalistes, leur ont même demandé de quitter les lieux. En fin de matinée, des militants du MAK issus de la localité de Raffour, dans la commune de M'Chedallah, 45 km à l'est de Bouira, qui ont fermé la rN 15 pour exiger la libération des militants arrêtés se trouvent à l'heure où nous mettons sous presse au niveau du commissariat central. Il faut souligner que la ville de Bouira a été quadrillée durant toute la journée d'hier par des policiers dans tous les ronds-points et intersections. Des barrages ont été installés au niveau des différents accès menant au chef-lieu de wilaya. Sur la RN 5 reliant les communes des daïras de M'Chedallah et de Bechloul au chef-lieu de wilaya, plusieurs barrages de gendarmerie et de police ont été installés. Les citoyens qui se dirigaient à Bouira dans les bus ou dans leurs véhicules particuliers étaient minutieusement fouillés et contrôlés par les services de sécurité. Il est à signaler qu'aucun affrontement n'a été enregistré entre les forces de l'ordre et les militants du MAK. Toutes les marches de ce mouvement à Bouira ont été empêchées cette année.