Les autorités marocaines ont arrêté, hier matin, à Al Hoceïma, le chef du mouvement de protestation rifain, Nasser Zefzafi, activement recherché par la justice depuis vendredi dernier pour avoir interrompu une prière en traitant l'imam d'une mosquée de charlatan, avant de se lancer dans une diatribe contre les autorités et les médias marocains, qui prêchent, selon lui, la nudité, faisant référence au festival Mawazine de Rabat. Cet activiste de 39 ans, chômeur originaire de la ville d'Al Hoceïma, dirige un mouvement de contestation qui a pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux depuis la mort accidentelle d'un vendeur de poisson, Mohssine Fikri, en octobre 2016. Alors qu'il ne formulait jusqu'ici que de simples demandes sociales et économiques, le mouvement a pris une nouvelle tournure ces dernières semaines. Des sit-ins de solidarité ont été organisés dans plusieurs villes marocaines, notamment Casablanca, Rabat ou encore Marrakech. Dimanche soir, le procureur général du Roi près la Cour d'appel d'Al Hoceïma a annoncé l'arrestation, samedi, de deux individus par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), portant à 22 le nombre d'arrestations effectuées à la suite des derniers incidents survenus à Al Hoceïma. Nasser Zefzafi est la figure de la contestation populaire née en octobre dernier après la mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson, accidentellement broyé dans une benne à ordures. Nasser Zefzafi est soutenu par une bonne partie de la population car «pendant de longs mois, il est parvenu à diriger ce mouvement social et est devenu une icône».