La situation économique de l'Algérie ne prête guère à l'optimisme. Cependant, les possibilités de dépasser la crise financière actuelle ne manquent pas non plus. C'est ce qu'a défendu implicitement, hier, un haut responsable du FMI en insistant sur l'adoption de «réformes ambitieuses» pour la diversification de l'économie nationale. Le chef de mission du FMI pour l'Algérie, Jean- François Dauphin, a relevé, dans un enregistrement partagé dans un tweet par le site du FMI, l'importance de «saisir les défis pour les transformer en opportunités de refonder le modèle de croissance de l'économie algérienne comme les autorités ont l'intention de le faire». Selon lui, la chute des prix du pétrole, il y a trois ans, a été très sévère sur l'économie du pays et qu'elle se fait toujours sentir. Néanmoins, le responsable du FMI a estimé que l'Algérie est en mesure de diversifier son économie. M. Dauphin a préconisé cette fois-ci, une série de mesures permettant la relance économique algérienne qui ne comportent pas la possibilité d'endettements extérieurs, comme l'avaient préconisé des experts dans le dernier rapport du FMI sur l'Algérie, publié jeudi. Selon ce chef de mission, la mise en place de «réformes ambitieuses» permettra de transformer l'économie très dépendante des rentes pétrolières. Il a également recommandé l'implication des opérateurs privés en leur attribuant un rôle plus important pour la diversification de l'économie. Selon lui, ces mesures garantiront «une croissance plus pérenne et surtout plus génératrice d'emplois de manière soutenable». M. Dauphin a estimé également qu'elles sont importantes pour assurer l'avenir de la population algérienne, composée majoritairement de jeunes. Le FMI avait salué jeudi dernier les efforts menés par l'Algérie pour s'adapter au choc pétrolier en soulignant l'importance des mesures prises en matière d'assainissement des finances publiques et d'amélioration du climat des affaires. Dans son rapport 2017 d'évaluation de l'économie algérienne, le FMI a suggéré de mettre en œuvre «un dosage équilibré de mesures économiques» et «de réformes structurelles ambitieuses pour assurer la viabilité des finances publiques, réduire les déséquilibres extérieurs et diminuer la dépendance à l'égard des hydrocarbures». L'institution de Bretton Woods a même recommandé de recourir à «un éventail plus large de possibilités de financement» de l'économie, y compris «un recours prudent à l'endettement extérieur et la cession d'actifs publics». De telles mesures pourraient, selon le FMI, «fournir une marge de manœuvre budgétaire pour opérer un ajustement plus progressif et plus propice à la croissance que celui prévu actuellement», avait relevé le FMI, estimant nécessaire de poursuivre les réformes pour diversifier l'économie.