Les chiffres annoncés par la Protection civile au sujet des accidents de la route sont plus alarmants que jamais. En effet, lors des quatre premiers mois de l'année en cours, les services de la Protection civile ont enregistré 550 morts et près de 20 000 blessés. Chaque jour, les images de véhicules, de bus et de camions renversés ne cessent de défiler devant les yeux des passants. Les routes du pays deviennent plus meurtrières que jamais. Dans ce sens, une conférence de presse a été organisée, hier, au centre d'information CNI de la Protection civile, à Alger, où un bilan détaillé a été affiché, sur le nombre de morts et de blessés d'accidents de la circulation, enregistré lors des quatre premiers mois de 2017. Le premier responsable de la communication de la Protection civile, le colonel Farouk Achour, a indiqué qu'en «quatre mois, pas moins 554 personnes ont perdu la vie et près de 19 221 autres blessées dans plus de 16 582 accidents de la circulation. Avec ce chiffre, les routes algériennes continueront de s'inscrire parmi les routes les plus sanglantes au monde. Un décompte macabre qui fait état de 554 décès, dont 75 enfants, 65 femmes et 414 hommes». Cependant, les chiffres ont diminué par rapport à 2016, selon le colonel de la Protection civile. Pour lui, il y a eu moins d'accidents, moins de morts, moins de blessés graves et de blessés légers par rapport à l'année dernière où il y en avait 647, soit 120 de moins. Pour ce qui est des blessés, on est passé de 20 723 en 2016 à 19 221 en 2017, soit une diminution de 1 502 cas. En ce qui concerne l'autoroute Est-Ouest, le conférencier soulignera que les services de la Protection civile ont recensé, durant la même période, plusieurs milliers d'accidents de la circulation ayant causé la mort de 50 personnes, dont 13 à Blida et sa proche région, et fait 1 772 blessés. Un Ramadhan meurtrier Depuis le début de ce mois de jeûne, le nombre d'accidents de la route n'a pas cessé d'augmenter. Ainsi, on dénombre près de 91 morts et plus de 3 100 blessés sur les routes. Ce mois sacré aura, comme chaque année, son lot de deuils avec un grand nombre d'accidents de la circulation. A ce sujet, le colonel Achour a précisé qu'un grand nombre d'interventions est enregistré «durant les deux dernières heures de jeûne précédant l'Iftar». En effet, les automobilistes se pressent de rentrer pour ne pas rater la rupture du jeûne. S'ensuivent, alors, de l'excès de vitesse et le non-respect des règles de conduite. Farouk Achour dira, également, «qu'entre 6h et 9 h du matin, c'est la deuxième tranche horaire où on a enregistré le plus d'accidents pendant ce mois». Pour les raisons, il explique que «le manque de sommeil, de concentration - sans oublier la nervosité chez les conducteurs en manque de caféine et de nicotine - sont les premières causes». Après les chiffres révélés par la Protection civile, l'association Tarik Essalama tire la sonnette d'alarme. Prévention routière Son président, Mohamed Lazouni, expert en prévention routière et invité, hier, lors de la Protection civile, a indiqué lors de son intervention que la majorité des accidents sont causés par l'inconscience du chauffeur et le non-respect des lois. En effet, pour M. Lazouni, les accidents sont principalement liés à divers risques, tels que l'excès de vitesse, la somnolence au volant, le non-respect du code de la route et la négligence de la vérification de l'état du véhicule. De ce fait, l'association a lancé une large campagne de sensibilisation à travers le territoire national, afin de réduire le nombre d'accidents sur les routes. Ainsi, une convention cadre entre l'association et la compagnie d'assurance SAA a été signée, afin de permettre aux conducteurs de bénéficier des offres générées. Cet accord annonce des avantages tarifaires pour chacun des bénéficiaires. Dans ce sens, des séries de réductions atteignant -60% sur les formules d'assurances sont proposées, dans le cas où le chauffeur ne cause, en aucun cas, un accident pendant une période précise. En cas de faute, le bénéficiaire sera immédiatement suspendu et n'aura plus le droit d'avoir ces formules. Pour l'invité, cette convention va nettement réduire les risques d'accidents. Par ailleurs, l'internaute a préconisé des formations pour les conducteurs, afin qu'ils ne prennent pas de risques inutiles sur la route. S'exprimant sur la nouvelle loi routière, l'expert n'a pas caché sont insatisfaction sur ce qu'elle annonce. Affirmant que la sanction seule ne peut pas réduire le nombre d'accidents. «Avant de venir aux sanctions, la sensibilisation et la formation sont deux choses à faire. Ainsi, il faut apprendre aux conducteurs les risques qu'ils prennent sur les routes et pouvant leur coûter la vie. De la sorte, une formation doit être lancée en faveur des conducteurs, afin qu'ils puissent éviter les accidents», a précisé M. Lazouni. Le président de Tarik Essalama a assuré que le nombre de voitures en circulation a nettement diminué par rapport aux années précédentes. Ainsi, cette baisse causera la diminution automatique des risques d'accidents. Contrairement aux années précédentes où plus de 500 000 voitures ont été vendues par année, cette année seulement 25 000 voitures ont été vendues, à cause de la crise actuelle. Pour M. Lazouni, ce recul permet de réduire les risques d'accidents de la circulation.