Le président de l'association Tarik Essalama, Mohamed Lazouni, qui s'indigne contre le manque criant d'inspecteurs, opte pour le contrôle du QI des conducteurs. Quelque 116 bus étaient impliqués dans les accidents de la circulation durant les onze mois de l'année dernière. Le bilan de la Protection civile fait état d'une «légère baisse» par rapport à l'année 2012, où 163 accidents impliquant des bus avaient été recensés, a précisé le chargé de la communication de la Protection civile, le lieutenant Sofiane Bakhti. Plusieurs décès et blessés sont enregistrés après chaque accident de bus sur les routes de la capitale. «En 2012, le chauffeur d'un bus qui assurait la ligne Bouzaréah-El Biar a percuté mortellement deux piétons qui marchaient paisiblement sur le trottoir, à hauteur du lycée Bouatoura à El Biar en voulant dépasser son collègue», s'indigne M. Bakhti qui fait remarquer que quotidiennement entre 2 et 3 dérapages sont signalés à Birtouta, devenu «un point noir». Dépassements dangereux, absence d'accessoires, dégradations de la structure, manque de civisme des conducteurs, les bus sont souvent montrés du doigt par les usagers de la route. L'horrible accident de Ouargla qui a causé la mort à une dizaine de personnes et plusieurs blessés, fait ressurgir la question lancinante du contrôle des bus en circulation. Le durcissement des mesures de contrôle par l'automatisation du service, annoncé en avril dernier par le directeur de l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta), n'a donné aucun résultat. La direction des transports ne peut pas faire face à cette situation. Elle ne dispose que de 6 inspecteurs pour contrôler les 3400 bus de transport de la capitale. Le directeur, Rachid Ouezzane, s'en défendra en indiquant que «le contrôle n'est pas seulement du ressort de la direction. Les services de sécurité assurent aussi cette fonction», en évoquant la centaine de P-V signés par son administration. Le président de l'association Tarik Essalama et expert reconnu, Mohamed Lazouni, s'indigne contre cette situation et assure que 10% du budget de 150 milliards de cts induits par les accidents (chiffre de l'ancien ministre des Transports, le défunt Meghlaoui), auraient pu servir à recruter davantage de contrôleurs. «Les bus sont astreints à un contrôle tous les 6 mois, mais c'est insuffisant. Les contrôleurs doivent procéder dans l'anonymat en contrôlant les bus. Il n'est pas possible aussi de mettre un agent de police derrière chaque bus. Le problème, ce sont les conducteurs. En relevant à 25 ans l'âge des chauffeurs, les pouvoirs publics croyaient en finir avec le problème des accidents, c'est une erreur. Il faut donner des permis suivant le quotient intellectuel de ces conducteurs. Un délinquant à 18 ans le restera toujours à 25 ans», estime M. Lazouni, qui affirme qu'il faut prendre exemple sur les autres pays, qui exigent un diplôme de sécurité routière (ASR et BSR) pour prétendre à un permis. M. Lazouni regrette, par ailleurs, l'absence, à ce jour, de textes d'application qui bloquent la mise en œuvre effective de l'article 21 sur l'éducation routière décidée dans la loi 87-09.