De janvier à avril 2017, la Protection civile a enregistré 353 630 interventions. Concernant les accidents de la route, on en a enregistré 16 582 qui ont nécessité 31 314 interventions, causé des blessures à 19 221 personnes (13 466 hommes, 3645 femmes et 2110 enfants) et le décès de 554 autres (414 hommes, 65 femmes et 75 enfants). C'est ce qui a été rendu public hier lors d'une conférence de presse animé par le colonel Farouk Achour, sous-directeur des statistiques et de l'information à la direction générale de la Protection civile, et Mohamed Lazouni, président de l'association nationale de la prévention routière Tariq Essalama. Le plus grand nombre d'accidents a été enregistré entre 16h et 20h (7381 interventions) lorsque «les conducteurs rentrent de leurs lieux de travail ou d'études vers leurs domiciles». Lors de cette tranche horaire, ils sont anxieux et cela influence directement leur comportement et ils n'arrivent généralement plus à maîtriser leur véhicule. Trois jours sont mortifères : le jeudi (5043 interventions), le samedi (4510) et le dimanche (4903). Cela s'explique par «des périodes de forts trafics durant le début et la fin de la semaine». Ceci dit, la tendance est à la baisse des accidents de la circulation par rapport à l'année dernière : -5,61% du nombre d'interventions, -7,24% de blessés et -18,54% de décès, de janvier à avril. Au niveau de l'autoroute Est-Ouest, il a été relevé 2300 interventions, 1772 blessés et 50 décès. Les campagnes de sensibilisation n'ont pas totalement réussi à dissuader les automobilistes à appuyer moins sur l'accélérateur pendant la période du Ramadhan. A mesure que l'heure de la rupture du jeûne approche, les conducteurs sont plus pressés de rentrer chez eux pour arriver à temps, de préférence quelques minutes avant l'appel à la prière. Et c'est à ce moment-là que la conduite de certains devient vraiment très nerveuse et irresponsable et que l'état de santé physique (baisse de la glycémie), mais aussi moral (nervosité) du conducteur arrive à un point extrême. Les répercussions désastreuses de l'excès de vitesse s'expliquent par la diminution de la visibilité du conducteur, de son réflexe, du prolongement de la distance de freinage ainsi que de l'intensité du choc en cas d'accident. Selon les statistiques fournies à la presse pour les 15 premiers jours du mois sacré, il a été enregistré 2500 accidents (renversements, collisions et dérapages), 4400 interventions, 3100 blessés et 91 décès. Mohamed Lazouni a souligné que «le conducteur est victime de l'ignorance de son formateur. Le nombre de tués sur les routes demeure pratiquement stable depuis quelques années : 4000 morts. Le conducteur est un être humain qui a une horloge biologique et, dans ce cadre, il faut tenir compte du phénomène de l'hypovigilance. La somnolence au volant est la première cause des accidents mortels (33 à 35% des accidents), plus que l'alcool et les excès de vitesse». Les conducteurs les plus exposés sont les moins de 25 ans, les plus de 50 ans et les travailleurs à horaires irréguliers (brigades ou permanence). Des enregistrements vidéo et électro-encéphalographiques de l'activité électrique du cerveau, associés à l'observation des mouvements oculaires ont permis d'objectiver ces épisodes de somnolence au volant. Lors d'un épisode de micro-sommeil de cinq secondes sur une autoroute, un conducteur peut franchir plus de 100 mètres, soit presque la longueur d'un terrain de football. Pour M. Lazouni, la vigilance du conducteur baisse, notamment entre 2h et 5h et 13h et 17h. Notons que si un obstacle se présente, l'automobiliste met une seconde de plus pour freiner. Or sur une autoroute où on roule à 120 km/h, une seconde de plus peut être fatale.