Chaque année, en période de Ramadhan, les chaînes de télévision du secteur public et privé tentent de rivaliser de créativité et d'ingéniosité pour programmer un choix varié d'émissions, de feuilletons, de sketches et de caméras cachées . Pour ce Ramadhan 2017, au regard de l'engouement des caméras cachées des années passées, il y a eu une pléthore au point d'avoir une overdose. Chaque chaîne a mis le paquet sur ce registre amusant, drôle et cocasse, et le téléspectateur a eu du mal à départager. Certaines ont été d'une grande subtilité et un moment de détente, alors que d'autres ont plaidé pour un manque de professionnalisme et de déontologie. Une caméra cachée n'est pas une couverture pour invectiver, ni faire des procès d'intention comme cela a été souvent le cas. Dans le volet des séries, l'insuffisance d'un bon scénario est toujours aussi perceptible. Dans les feuilletons, on retrouve un scénario bancal et un discours souvent rébarbatif et insipide. Le fil de l'histoire est ténu et ne tient pas la route. Et ce sont souvent les mêmes acteurs, parfois des cabotins, qui reviennent d'année en année. Seuls les décors ont été relookés, les lieux (maisons et intérieurs) de tournage plus modernes et les costumes sont plus tendance. Il y a, certes, un léger mieux mais l'assise est imparfaite. Dans ce lot, un seul feuilleton Achour El Acher se caractérise par un professionnalisme et un sérieux sans failles. C'est une belle satire sociale qui dénonce toutes les tares de la société, situation des femmes, gabegie, mauvaise gouvernance sans toutefois mettre quiconque à l'index. Cocasse et déjantée, cette série, qui semble être une suite de la saison précédente, est plus aboutie et techniquement mieux élaborée. Avec des décors en Tunisie, des costumes plus apprêtés et un verbe très percutant, ce feuilleton est une belle réussite et cette fois-ci, le producteur-réalisateur, Djaâfar Gacem, a fait grand. Dans le rayon des sketches, la diversité est là mais le contenu souvent peu alléchant, s'impose comme dans Crazy family, cette famille avec trois jeunes hommes tous des losers qui se bat dans son quotidien. Détente D'autres plus amusants et plaisants offrent des moments de détente et de divertissement, notamment avec Abdelkader Secteur dans Taht el mouraqaba , et sur la chaîne Numidia avec Zoheir pas de chance, un pauvre bougre dont on se gausse . Dans le sketch Edheif , il y a un quiproquo qui donne à cette version ce côté comique et hilarant. Quant au sketch Bibiche et Bibicha, ce jeune couple en proie au quotidien, il revient avec autant de fraîcheur et de punch que la saison passée. Plein d'humour et de drôlerie, il apporte gaité et rires. Les deux comédiens sont parfaits dans leurs rôles, particulièrement Bibicha qui s'éclate. A l'évidence, pour ce Ramadhan, toutes les chaînes ont tenté de cartonner avec un programme diversifié. Il y a eu une profusion de caméras cachées alors que pour les séries, le handicap des scénarii fausse la donne. A quand de beaux feuilletons qui nous font rêver comme les productions hollywoodiennes ?