Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, devait présenter tard dans la soirée d'hier le plan d'action de son gouvernement devant l'APN. Il s'agit de la première apparition publique du nouveau Premier ministre depuis sa nomination le 24 mai dernier. C'est aussi sa première rencontre avec les députés issus des élections législatives du 4 mai 2017. M. Tebboune doit défendre son projet devant les parlementaires, surtout les mesures qui renforcent l'austérité. Mais il ne risque pas grand-chose, puisque la majorité parlementaire est acquise à son gouvernement. Le Rassemblement national démocratique (RND) a déjà salué le contenu du plan d'action. «Le Bureau national du RND a examiné le projet du plan d'action du gouvernement et a salué son contenu qui s'inscrit dans la mise en œuvre du programme du président de la République, tout en l'adaptant à la conjoncture financière difficile que traverse le pays», a annoncé un communiqué du parti d'Ahmed Ouyahia. Se félicitant de «l'importance et de la pertinence des orientations données par le président de la République lors du dernier Conseil des ministres», le RND a chargé ses 100 députés de «participer avec force à la discussion du plan d'action du gouvernement et de voter à l'unanimité en sa faveur». Le FLN dont est issu le Premier ministre s'investira lui aussi dans la défense du plan d'action du gouvernement. Ce projet est décliné en en 58 pages réparties sur 6 chapitres principaux. Il s'agit du «renforcement de l'Etat de droit, des libertés et de la démocratie, du renforcement de la bonne gouvernance, de la poursuite de l'investissement pour le développement humain et l'amélioration du cadre de vie des citoyens, de la consolidation de la sphère financière et économique et enfin de la politique étrangère et la défense nationale». Le gouvernement propose une batterie de mesures et de nouvelles lois pour renforcer l'Etat de droit, des libertés et de la démocratie à travers la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle constitution relatifs au renforcement des droits de l'homme et des libertés, la promotion des pratiques démocratiques et le renforcement des relations entre le gouvernement et le parlement. Dans le cadre de son projet, le gouvernement indique qu'il entend renforcer la bonne gouvernance à travers la consolidation de la transparence et de la moralisation de l'action publique et la poursuite des actions de modernisation de l'administration publique par la simplification des procédures et l'éradication de la bureaucratie et de la corruption. Il souligne qu'il conduira la gestion des affaires publiques avec le maximum de rigueur et de transparence. Au plan économique, le gouvernement mettra l'entreprise nationale, sans distinction aucune, au cœur de sa démarche de relance et de diversification de l'économie nationale. Les axes retenus en faveur de la reconversion et la diversification de l'économie nationale s'articulent autour de la réorganisation des politiques industrielles sectorielles, la poursuite de l'effort de substitution à l'importation par l'encouragement et la protection du secteur productif national ainsi que la promotion des start-up, de la micro, petite et moyenne entreprise. Il s'agira ainsi de la poursuite et de la consolidation des politiques de soutien favorisant l'amélioration de la compétitivité des entreprises et de l'offre nationale à travers l'optimisation des dispositifs d'appui portant sur la bonification des taux de crédits, le rééchelonnement des dettes des entreprises en difficulté, la promotion du partenariat public-privé national et étranger et l'accès à la commande publique, note le plan d'action.