Les jeunes entrepreneurs arrivés à une situation de faillite et de cessation d'activité de leurs projets, créés dans le cadre du dispositif Ansej, peuvent désormais espérer un soutien de l'Etat. Le nouveau premier ministre Abdelmadjid Tebboune a promis de trouver une solution pour les jeunes entrepreneurs n'ayant pas pu rembourser les prêts bancaires contractés dans le cadre de l'ANSEJ. «Les dettes des bénéficiaires de l'Ansej qui n'ont pu rembourser les crédits pour des raisons de force majeure seront annulées», a déclaré le premier ministre durant la soirée du vendredi. Le rééchelonnement des dettes a été déjà entamé en mars dernier du temps de son prédécesseur Abdelmalek Sellal, au profit des jeunes qui ont échoué dans les projets Ansej et ayant des problèmes de remboursement de dettes. M. Tebboune qui a annoncé cet éventuel effacement de dettes a affirmé par là même son insatisfaction quant aux résultats réalisés par les grands investisseurs qui ont bénéficié des aides de l'Etat à travers les crédits bancaires. «Dans certains cas, les projets réalisés dans le cadre de l'Ansej étaient plus bénéfiques que les projets lancés par de grands investisseurs. Il n'y a pas une grande différence entre ces projets, et les grands projets dans lesquels les banques ont injecté des sommes colossales», a-t-il déclaré. Le dossier des jeunes entrepreneurs qui ont échoué dans le cadre du dispositif Ansej qui a provoqué des réactions des hauts responsables de l'Etat ne date pas d'aujourd'hui. Cette préoccupation a été portée d'ailleurs par la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs FNJE créée par les bénéficiaires de ce dispositif. Une vingtaine de demandes de mesures de soutien aux PME ont été proposées au gouvernement par cette même fédération. Parmi celle-ci, la réservation de 20% de parts de marchés publics pour les PME ayant un financement ANSEJ. Des cahiers des charges modèles pour ces PME seront prévus pour effectivement prendre part dans les projets publics, a déclaré dernièrement, le président de FNJE lors des premières journées d'assises de cette fédération. Il faut rappeler que plusieurs mesures ont été entreprises par les autorités publiques afin d'accompagner les jeunes en difficulté. Parmi elles, l'exonération de pénalités pour les jeunes entrepreneurs ayant du retard dans le paiement de leurs cotisations à la Casnos. D'autres mesures résident, en outre, dans la déclaration prévisionnelle du chiffre d'affaires soumis à l'impôt forfaitaire unique (IFU) pour 2017, qui a été assouplie en faveur des promoteurs éligibles aux dispositifs d'aide à l'emploi (ANSEJ, CNAC et ANGEM). Ces derniers demeurent assujettis au paiement d'un minimum d'imposition correspondant à 50% du montant de celui fixé par le Code des impôts directs et taxes assimilées. Il est à indiquer que les jeunes entrepreneurs dans le cadre d'ANSEJ n'ont pas tous eu des difficultés qui ont conduit à la fermeture de leurs investissements, tout en engendrant des dettes à la charge de l'Etat. L'Ansej a annoncé dernièrement, qu'elle vient de recouvrir plus de 72% des créances qu'elle détient auprès des jeunes porteurs de projets. Selon un bilan de l'ANSEJ, le montant des créances recouvrées représente une somme de 6,6 milliards de dinars. Une somme qui permet à l'agence de continuer à financer de nouveaux projets sans recourir à des fonds publics.