Les présidents d'APC sont unanimes pour réclamer plus de prérogatives dans la gestion des affaires de la collectivité. Pour prendre en charge la revendication des élus locaux et des partis politiques, un avant-projet du code communal est en phase d'achèvement.Les nouveaux codes communal et de wilaya prévoient, entre autres, la consolidation des prérogatives des présidents d'APC. Le terme est inapproprié, affirme Merzouk Lakrouz, maire de la commune de Rouiba, puisque, ajoute-t-il, les élus sont dépourvus de prérogatives. «Le code communal accorde des prérogatives aux P/APC, mais dans la réalité, c'est l'administration qui gère tout», regrette notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Sur le terrain, nos prérogatives sont bafouées du fait que le P/APC n'arrive même pas à faire exécuter ses actes de gestion.» Le constat est partagé par l'ensemble des élus qui sont confrontés au quotidien à de multiples obstacles. «La population attend tout du P/APC : logement, emploi, sport, éducation, c'est pour cela qu'il faudrait le rétablir dans ses droits», souligne M. Lakrouz. Le président de l'APC, selon notre source, doit décider de la politique globale de la vie de la population de sa commune. «C'est le P/APC qui doit décider de la politique de la ville en matière de santé, de loisirs, de logement, d'emploi…», indique le premier magistrat de la localité de Rouiba. Aujourd'hui, explique M. Lakrouz, le président de l'APC ne peut rien décider lorsqu'il constate des infractions liées à l'urbanisme, à la salubrité et à l'hygiène. Pour pallier la situation qui pénalise les affaires de la collectivité, le président de Rouiba réclame la création d'une police communale qui servira d'outil dans la gestion des affaires de la collectivité. «La police communale, sous la tutelle du P/APC, sera chargée notamment du suivi de l'urbanisme, de l'hygiène, d'accompagner les enfants à leur sortie d'école… Actuellement, lorsque le P/APC constate le non-respect de l'urbanisme, il saisit la police pour établir le constat. Une procédure qui dure parfois une année, c'est-à-dire le temps de permettre à l'auteur de l'infraction d'achever sa construction», déplore M. Lakrouz. Pour sa part, Farid Oumahamed, élu à l'APC de Oued Koriche, regrette que les APC soient dépouillées de leurs prérogatives. Il évoque à cet effet la modification de la loi 42-98 qui accorde aux élus la prérogative de distribuer le logement social. «Actuellement, ce sont les walis délégués qui distribuent les logements sociaux», déplore notre source, soulignant que l'élu est réduit à un rôle d'exécutant. «Même les plans communaux de développement (PCD) sont soumis à l'approbation du wali délégué», dénonce M. Oumahamed.