A l'approche des élections municipales prévues vers la fin de l'année, le FLN fait le bilan d'activité de ses élus locaux et lance les préparatifs dans l'objectif de sauvegarder sa position de «première force politique». Le secrétaire général de l'ex-parti unique, à travers une instruction adressée hier aux mouhafedhs, aux présidents des commissions transitoires ainsi qu'à ses P/APC et P/APW, a demandé des «informations détaillées» sur le travail des élus, leurs circonscriptions et un résumé des résultats des dernières élections. «Dans le cadre de la préparation des prochaines échéances, nous vous demandons de veiller à nous transmettre le bilan des activités accomplies par les élus locaux durant les cinq dernières années, dans tous les secteurs», écrit Djamel Ould Abbès dans l'instruction n° 11 datant du 1er juillet. Cette démarche s'inscrit, selon les termes utilisés dans le texte du document, «en continuité du programme général du parti sur le plan national et local» et dans l'objectif d'«animer la scène politique» post-élections législatives. Le parti du Front de libération national (FLN) qui dit avoir affirmé sa place de «première force politique du pays» au lendemain du scrutin du 4 mai estime que ses élus «ont un rôle pour la concrétisation des réformes politiques en application du programme du président de la République, président du parti». Accordant une «attention particulière» à l'opération, le patron du FLN a réclamé, outre le bilan, «le nombre d'habitants de la wilaya selon l'âge, le sexe et le nombre d'inscrits sur les listes électorales», «la composante sociale de la population selon les daïras», «les projets de développement des APC et des APW» ainsi que «les résultats des précédentes élections locales, le nombre de voix et de sièges obtenus par les partis participants». Ce n'est pas tout. Ould Abbès ira jusqu'à demander aux instances locales de lui fournir «une lecture politique résumant les résultats des élections» et leurs «observations», notamment sur «les raisons de l'abstention des électeurs». Toutes ces informations établies dans «un rapport» doivent parvenir à la direction nationale du parti «avant le 10 juillet 2017», précise l'instruction. Ce qui lui donne presque un caractère urgent. Le FLN, semble-t-il, ne veut pas perdre de temps à 4 mois des élections communales. Si à première vue, l'instruction d'Ould Abbès paraît ordinaire dans la mesure où le parti doit mener sereinement ses préparatifs, il n'en demeure pas moins que derrière se cache une volonté de faire le tri, ou tout simplement le ménage quant au choix des candidats aux assemblées locales. Ainsi, l'on imagine que les élus qui n'auront pas justifié d'un bilan satisfaisant seront exclus et verront leurs dossiers rejetés au cas où ils voudraient briguer un autre mandat. Et comme la confection des listes électorales au sein du FLN a toujours suscité la polémique, des mécontentements, voire même des luttes internes, la direction veut assainir la situation et avoir les dossiers et toutes les cartes en main pour pouvoir décider. Plus encore, en réclamant les résultats des partis rivaux, la composante par catégorie de l'électorat local et les raisons de l'abstention, le FLN ne veut rien laisser au hasard. Bien au contraire, il veut être en possession de tous les éléments, leurs points forts et leurs points faibles notamment, lui permettant d'opter pour les meilleurs choix afin de gagner le maximum d'assemblées au niveau national.