La France, pays des droits de l'homme, est gagnée par l'islamophobie, comme le montre un sondage Ipsos-Le Monde. Les Français jugent dans leur majorité, «incompatible» la religion de Mohammed avec leur société. Cette «poussée» islamophobe inquiète au plus haut point les fédérations musulmanes de l'Hexagone, qui ont exprimé jeudi leur préoccupation quant au regard négatif que certains Français portent sur la religion musulmane. Réagissant à la dernière enquête annuelle d'Ipsos en partenariat avec la fondation Jean-Jaurès et Le Monde, publiée lundi dernier, les représentants des fédérations musulmanes de France, réunis à la Grande Mosquée de Paris, demandent instamment à tous les musulmans de France de participer activement à des actions tendant à mieux faire connaître les valeurs fondamentales de l'islam qui ne sont en rien contraires aux lois de la République. Selon les résultats du sondage Ipsos pour Le Monde, les Français jugent majoritairement que les étrangers sont trop nombreux et que l'islam est incompatible avec les valeurs françaises. Seules 40% des personnes interrogées ont estimé que la religion musulmane est compatible avec les valeurs de la société française et 74% jugent que l'islam cherche à imposer son mode de fonctionnement aux autres. 46% des sondés pensent que l'islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d'intolérance. A cet effet, les représentants des fédérations musulmanes de France, Dalil Boubakeur, président de la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris, Amar Lasfar, président des Musulmans de France (ex-UOIF) et Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, signataires du communiqué, réfutent tout lien entre islam et terrorisme. Ils affirment que la religion musulmane ne peut sécréter aucune forme de violence, appelant à ce que la religion musulmane et l'exercice de son culte soient considérés et traités avec les mêmes principes et règles qui régissent les religions et cultes historiquement installés en France. Ils ont rappelé que le président Emmanuel Macron, invité à l'Iftar organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM), pendant le mois de Ramadhan, avait abondé dans ce sens et exprimé son attachement à une laïcité de neutralité et de respect. Les représentants des fédérations musulmanes de France ont également appelé les responsables des associations musulmanes à assumer avec dignité et compétence leurs responsabilités, loin de toute contingence partisane, en refusant toute influence extérieure, pour agir exclusivement dans le cadre de l'intérêt général et dans le souci de la promotion d'un islam adapté à la réalité française. «Encouragée» par la multiplication des actes terroristes en Europe en général et en France en particulier, l'islamophobie devient même un fait «banal», que n'hésiteront pas certains hommes ou femmes politiques - à l'instar de la première responsable du parti d'extrême droite, le Front national (FN), Marine Le Pen, qui a réussi à se hisser au deuxième tour de la dernière élection présidentielle française et dont le parti gagne de plus en plus de sièges aux différentes assemblées élues -, à revendiquer publiquement.